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Le journaliste mis en cause en 2019 réclame plus de 350 000 euros au quotidien pour «licenciement nul» ou «sans cause réelle et sérieuse».

Le recours aux prud'hommes du journaliste Vincent Glad, licencié par Libération pour sa participation à la Ligue du LOL, groupe Facebook dont les membres ont été accusés de cyberharcèlement, a été renvoyé jeudi 17 décembre devant un juge professionnel, a appris l'AFP auprès du plaignant et de son avocate.

Le Conseil des prud'hommes de Paris avait examiné cette affaire début octobre et devait rendre sa décision jeudi 17 décembre, Vincent Glad réclamant plus de 350 000 euros au quotidien pour «licenciement nul» ou «sans cause réelle et sérieuse».

Mais «les conseillers prud'hommaux ne sont pas d'accord entre eux» et ont renvoyé le dossier «en départage», c'est-à-dire à un juge départiteur, a expliqué à l'AFP l'avocate du journaliste, Clémentine Normand Levy.

Ce magistrat professionnel sera chargé de trancher le litige lors d'une audience qui n'interviendra probablement pas avant «un an, un an et demi», a-t-elle ajouté.

Pigiste régulier de Libération, ancien de Slate et Canal+, Vincent Glad avait été suspendu à titre conservatoire en février 2019 quelques jours après l'avalanche de révélations sur le groupe Facebook qu'il a créé en 2010, avant d'être renvoyé après une enquête interne.

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Licencié dans les mêmes conditions pour sa participation à la Ligue du LOL, l'ancien chef du service web de Libération, Alexandre Hervaud, avait également contesté son renvoi devant les prud'hommes, réclamant plus de 225 000 euros au quotidien. Mais lui a été débouté par le Conseil début novembre, une décision dont il a fait appel.

Cette différence de décision entre les deux plaignants pourrait s'expliquer par le fait que Vincent Glad n'était pas employé par Libération au moment de la création de la Ligue du LOL, à la différence d'Alexandre Hervaud.

«Au vu de la décision» prise pour son ancien collègue, le renvoi en départage du cas de Vincent Glad est «forcément une bonne nouvelle», s'est félicitée Me Normand Levy.

Les conseillers prud'hommaux «ont compris que ce n'était pas le procès de la Ligue du LOL et souhaitent rendre un jugement équitable en droit», a-t-elle estimé, dénonçant le «licenciement marketing» de son client.

Sollicitée par l'AFP, la direction de Libération n'a pas souhaité réagir, la procédure étant toujours en cours.

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