Audiovisuel
En entérinant l'accord trouvé entre la Ligue de football professionnel (LFP) et son diffuseur défaillant, le groupe Mediapro, la justice permet à la Ligue de négocier avec de nouveaux diffuseurs.

C'est l'épilogue d'une histoire rocambolesque qui avait débuté en mai 2018, avec l'attribution des droits de la Ligue 1 puis de la Ligue 2 à Mediapro pour plus de 800 millions d'euros par an. Le 22 décembre, le tribunal de commerce de Nanterre a validé l'accord entre la Ligue de football professionnel (LFP) et son diffuseur Mediapro, actant le retrait de celui-ci en vue de la réattribution des droits TV des championnats de France. «Le jugement homologue le protocole d'accord» entre la LFP et le groupe catalan à capitaux chinois, a précisé à l'AFP l'avocat de Mediapro, Guilhem Bremond.

Selon les termes de cet accord, Mediapro, qui n'a pas réglé à la Ligue les échéances d'octobre et de décembre, soit environ 325 millions d'euros, a accepté de verser une indemnité de 100 millions d'euros au total. 64 millions d'euros sont versés par Mediapro en dédommagement avant son retrait, 36 millions supplémentaires doivent être versés au premier semestre 2021.

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Surtout, avec cette décision, le tribunal permet à la LFP de récupérer les droits de 80% de la Ligue 1 et de la Ligue 2, permettant au football français de tourner la page après plusieurs mois catastrophiques. Alors qu'il pensait avoir signé un accord de diffusion record lors de l'appel d'offres de 2018 (1,153 milliard d'euros annuels en tout pour la Ligue 1 entre 2020 et 2024), l'espoir s'est transformé en fiasco cet automne, venant s'ajouter aux conséquences économiques de la pandémie et aux billetteries à l'arrêt pour cause de huis clos sanitaire.

Désormais, la Ligue va devoir négocier avec de nouveaux diffuseurs pour la réattribution des droits TV, probablement par le biais d'accords de gré à gré et sans forcément en passer par un nouvel appel d'offres, selon plusieurs sources ayant connaissance du dossier. Canal+ apparaît comme le favori de cette reprise des droits, avec son allié, la chaîne spécialisée beIN Sports. Mais la chaîne cryptée n'a rien laissé filtrer sur ses intentions, sauf sur un point : elle ne compte pas «réinvestir à perte dans le football».

En attendant cette reprise, «Mediapro, via sa chaîne Téléfoot, continuera de diffuser les matchs et les programmes de Ligue 1 et de Ligue 2, jusqu'à la réattribution de ces droits à un autre diffuseur», a précisé le groupe dans un communiqué confirmant l'accord.

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