Presse
À la tête de Marianne depuis deux ans, la directrice de la rédaction Natacha Polony a remis le newsmagazine sur les rails avec un bilan positif en 2020.

Quel est le bilan pour Marianne l'an dernier ?

Natacha Polony. Plutôt appréciable avec +10% de ventes au numéro. Nous sommes le 2e newsmagazine derrière Le Point en vente au numéro avec 40 000 exemplaires. Le numéro consacré à Samuel Paty a culminé à 60 000 exemplaires. Nos lecteurs sont provinciaux à 80 %, plutôt masculins et âgés en moyenne de 56 ans. Notre nouveau site progresse et nous permet de recruter de nouveaux abonnés : +7 % d'abonnés numériques avec 7 000 fidèles contre 1 000 en septembre 2018. Nous attendons beaucoup de la nouvelle application lancée en novembre. S'il n'y avait pas eu la crise de Presstalis, nous étions à l'équilibre.



Comment expliquez-vous ces résultats ?

Le journal a retrouvé son identité. Être là où les autres n'oseraient pas être, où l'on ne nous attend pas. Notre règle est d'apporter soit une information différente, soit une façon différente de voir les choses. Marianne est censée bousculer le paysage et remettre en cause les idées reçues.



Politiquement, où vous situez-vous?

Ni à droite, ni à gauche. Marianne est l'incarnation de la République et du bien commun, elle parle de la Nation et des enjeux essentiels en prônant la participation de tous les citoyens aux débats publics.



Les autres newsmagazines sont en baisse...

Il faut rester modestes mais les crises des Gilets jaunes et du Covid-19 ont révélé des problématiques sur lesquels Marianne alerte depuis longtemps : la désertification des villes moyennes, l'abandon de l'aménagement du territoire, la détérioration des infrastructures et le recul du made in France. Ce sillon, creusé avec sincérité et lucidité, correspond à une réalité. Dans une époque de défiance envers les médias, nous respectons notre contrat moral avec nos lecteurs, nous ne leur mentons pas et nous sommes prescripteurs.



Quels sont vos projets pour 2021 ?

Une collection de hors-séries bimensuels baptisée « Ces débats que les politiques devraient avoir » qui donneront aux citoyens les éléments nécessaires sur des thématiques (la dette, puis la laïcité, puis l’écologie) pour se faire une idée en vue de la Présidentielle. Le premier numéro (tirage 100 000 ex., 80 pages) sortira le 21 janvier. Nous espérons en vendre 40 000 exemplaires de chaque.  



Quelles sont vos relations avec votre actionnaire Daniel Kretinsky ?

Il respecte l’identité de ce journal. Je n’ai jamais de coup de fil ni de pression et je m’en réjouis. Il sait qu’un actionnaire n’a pas à se substituer à un patron de journal. La preuve ? Il m’a mis à la tête de Marianne alors que nous sommes radicalement opposés. Il est néolibéral, défenseur d’une mondialisation heureuse et très européen. Nous ne nous retrouvons que sur le danger que peuvent représenter les Gafam. 



Vous donne-t-il plus de moyens ?

Faire partie du groupe CMI Media nous permet d’avoir accès à des services transversaux et de faire des investissements digitaux coûteux. Si Marianne avait dû affronter la crise du coronavirus en petit journal indépendant, nous n’aurions pas survécu. Mais vivre de nos lecteurs, c’est notre meilleure garantie d’indépendance face à notre actionnaire.

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