L'actu vue par
Stéphane Guerry, président Havas Sport & Entertainment, et PDG Arena Media, revient pour Stratégies sur l'actualité de la semaine.

L'engouement autour de l'appli Clubhouse, destinée aux conversations vocales.

Nous avons trouvé cela suffisamment intéressant pour le tester. L’agence a créé son premier rendez-vous vendredi 12 février, une room pour débattre en audio des résultats de notre étude Meaningful Passion. Le débat a réuni 60 personnes. Les gens se sont pris au jeu. Le fait de pouvoir demander la parole rend l’événement plus interactif. Il peut aussi se créer des surprises : nous avons vu que l’ancien champion du monde de natation, Amaury Leveaux, était présent. Ce n’était pas du tout préparé, mais il a accepté de parler de son expérience, de partager sa vision sur l’urgence climatique. L’outil rafraîchit les débats entre le plateau TV et la discussion de comptoir. D’ailleurs, les autres réseaux sociaux prennent le pli. C’est que la demande est là.

 

Le mouvement pour l’embauche des alternants en agences.

C’est une réelle urgence, et toutes les agences en sont conscientes. On en parle au comex : on ne peut pas laisser cette génération sur le carreau. Et pour moi, ce n’est pas juste de l’avenir de la génération dont il est question, mais aussi du métier. Les jeunes nous font réaliser qu’ils ne pensent plus comme nous. Ils sont sur d’autres réseaux, et c’est un électrochoc pour certains. Cela fait évoluer nos solutions et nos réponses aux clients. Ils maîtrisent d’autres codes et nous, la technicité et la réflexion. L'alliance des deux est indispensable. La seule chose que je ne comprends pas, c’est pourquoi on veut limiter le mouvement en termes d’écoles. Il faut voir large ! Ne pas être endémique en se restreignant aux formations de communication et de design. La diversité doit venir aussi de la diversité des écoles.

 

Les bons chiffres de la presse en 2020 selon l’ACPM.

En tant que directeur d’une agence média, je ne suis pas étonné. Les Français ont été très frustrés de ne pas avoir accès à la presse. On a beaucoup parlé des librairies, mais pas assez des journaux. Si, pendant le confinement, ils se sont jetés sur le numérique, ils sont retournés en acheter à la sortie. La presse s’est rendue nécessaire, voire indispensable. Les Français se sont rendu compte qu’ils avaient besoin d’une information de qualité, en tout cas, dont la source est qualifiée. Cela ne veut pas dire que le biais est inexistant, mais qu’on le connaît. On lit avec davantage de recul. Il faut souligner le travail exceptionnel de certains médias : Society avec l’enquête sur Xavier Dupont de Ligonnès, Le Monde sur le procès Charlie Hebdo, toutes les unes sur Maradona… Quand le travail de fond est là, les Français suivent.

 

La pandémie et la crainte des variants.

Passée la stupéfaction du confinement, où tout s’est arrêté, on se rend compte que, si la pandémie est toujours là, on peut apprendre à vivre avec. Cela ne veut pas dire que l’on n’en souffre pas, mais que l’on accepte cette nouvelle norme, cette incertitude. En revanche, cela changera beaucoup de choses. Notamment la prise en compte de la part des annonceurs du respect de la planète, et d’une société plus inclusive et diversifiée. On le voit nettement dans les appels d’offres, ils n’ont rien à voir depuis plusieurs semaines.

 

Le coup d’État en Birmanie suivi de coupures d'internet.

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un coup d’État où ce n’est pas une population qui renverse le pouvoir. Les militaires voient internet comme un ennemi, alors qu'on prête aux Gafa d’avoir permis des mouvements révolutionnaires. En coupant internet, qui permet de se retrouver, ces militaires pensent couper la capacité de réaction de la population. Mais même sans internet, les gens se rassemblent pour manifester.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.