Affichage
JCDecaux a racheté Abri Services et mise sur les annonceurs de proximité via 5000 mobiliers urbains dans le Grand Ouest. Exterion, lui, se réorganise en cherchant à sauver ses implantations locales.

JCDecaux et Exterion n’ont pas pour seul point commun d’être affectés en France par la crise du Covid. Les deux groupes ont compris, l’un et l’autre, que la résilience passait par un plan de départs (160 chez JCDecaux, 99 chez Exterion) mais aussi par une implantation renforcée, ou tout au moins préservée, en régions. Présent dans 22 agglomérations du Grand Ouest (Bretagne, Pays de Loire et Nouvelle Aquitaine) Abri Services Media a été racheté à la mi-décembre par le groupe JCDecaux afin de renforcer le maillage du groupe qui disposera de 11 000 faces publicitaires dans cette zone.

70 % de couverture dans le Grand Ouest

La société familiale présidée par Yvon Suillaud exploite 2600 Abribus et 2100 mobiliers urbains pour l’information (Mupi), soit 5500 faces, avec 75 collaborateurs. Avantage pour le leader mondial, elle lui permet d’atteindre 70 % de couverture sur le Grand Ouest et d’augmenter de deux points sa couverture nationale, à 54 %, avec neuf nouvelles agglomérations, notamment Rennes. « Nous aurons un découpage beaucoup plus fin des territoires », observe Jean Muller, directeur général délégué de JCDecaux. « La part du business local et régional va continuer à augmenter, alors que la baisse du CA a été beaucoup moins marquée en 2020 pour la publicité sur les marchés locaux ». 60% de l’activité du groupe viennent des commerces de proximité. Et neuf clients sur dix se trouvent en régions.

Un plan assumé à « 100% »

Exterion, lui, est engagé dans un plan de réorganisation qui implique la suppression de 99 emplois sur 300 dans le cadre d’un PSE. Très vite, il a été dit que la réduction d’effectifs avait été réclamée par le nouvel actionnaire Alain Samson (Samfi-Invest) et portait sur trois agences régionales. « C’est le plan de l’équipe dirigeante que j’assume à 100 % », rectifie Jean-François Curtil, le PDG. L’idée, selon lui, est de créer deux « business units », l’une consacrée aux infrastructures, au patrimoine et à la logistique (« infra »), l’autre pour les activités commerciales et marketing (« media »). Si les emplacements de longue conservation, comme les contrats sur les enseignes locales, sont logés dans le premier pôle, on retrouve dans le second les campagnes. « Il n’y a pas de modification des territoires ni du nombre de commerciaux, ajoute le patron, la capillarité va même être meilleure grâce à des forces dédiées ». Les trois agences supprimées ? « Ce sont les plateformes administratives qui sont rationnalisées, assure-t-il, les flux seront gérés par Lille, Nantes et Marseille. » Trois millions d’euros ont été investis dans « le passeport digital », via des outils distanciels, pour « fluidifier le fonctionnement des commerciaux sur les territoires ».

Le plan prévoit la sous-location du parc d’Exterion par le pôle « infra » à d’autres opérateurs, si le pôle « media » n’est pas preneur, et la réorganisation des équipes de location et de gestion du patrimoine. En cinq ans, on est passé de 90 % de l’activité de location auprès de particuliers à 80 %. « La moitié du développement se fait sur les appels d’offres publics », souligne le PDG. « En un mois de travail de 5 ou 6 collaborateurs sur deux appels d’offres de bus, j’ai presqu’autant de patrimoine qu’après un an sur le domaine privé ».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.