Il a le profil du gendre idéal. Brillant mais sans ostentation, séduisant mais pas séducteur, courtois et à l’écoute. Il se reconnait « bienveillant et honnête ». Avant d'ajouter en souriant : « Ce ne sont pas forcément des qualités dans le milieu des affaires, qui demeure un sacré panier de crabes ». Et ce n’est pas Terry de Gunzburg, sa belle-mère, la fondatrice des cosmétiques By Terry qui le contredirait.
À 42 ans, Ari Assuied est le CEO et cocréateur de Cafeyn, ex-LeKiosk. Riche de 2 500 titres et utilisé par 2,5 millions de personnes, l’agrégateur de presse créé avec deux copains il y a quatorze ans dans un garage de Levallois-Perret emploie 190 salariés. Il s’est taillé la part du lion sur le marché français en intégrant l’offre SFR, après des partenariats avec Air France, Bouygues Telecom, Canal+, Free et O2 au Royaume Uni. L'année dernière, il a racheté le prestataire technique Milibris et le kiosque néerlandais Blendle. Cette année, il compte améliorer ses services clients tout en développant la délinéarisation de ses produits.
Ébloui
Et parce que « sky is the limit » comme il aime le répéter, il est parti s’installer avec sa femme et ses trois enfants à Londres voilà cinq ans pour donner un élan international à son entreprise. Résultat ? Il vient de signer un accord avec Three en Irlande et vise une opération identique au Canada. Son credo ? La verticale du streaming de l’information, après celle du divertissement, va exploser avec un potentiel de 145 milliards de dollars, soit sept fois plus que la musique. Il sera bien placé pour en profiter.
À l’orée des années 2000 déjà, ce fils d’un entrepreneur dans l’automobile et d’une prof de français qui lui a « donné le goût des mots » délaisse les fusions-acquisitions pour passer un an en Californie. Il assiste « ébloui » à son premier CES à Las Vegas. Il multiplie les périples dans la Silicon Valley où son cousin est l’un des premiers salariés de Google. Les pieds sur terre et la tête vissée vers l’avenir. Il rentre en France pour retrouver sa future femme, rencontrée peu avant son départ. Il dirige la marque By Terry de sa belle-mère avant de lancer son bébé LeKiosk. « Quand j’ai commencé, mes copains banquiers et avocats étaient sarcastiques. Ils ne comprenaient pas la révolution digitale dont j’avais la conviction. » Il croit en « l'enjeu démocratique de mettre la presse à portée de tous ». Un lecteur bientôt auditeur et spectateur car il compte développer une offre de podcasts et de vidéos. Sky is the limit...
