Charte
En présentant leurs engagements en faveur de la transition écologique, les acteurs de la communication extérieure veulent montrer qu’ils sont la solution. Pas le problème.

En plein projet de loi Climat et Résilience, l'Union de la Publicité Extérieure, qui représente 80 % de l’affichage avec JCDecaux, Clear Channel, Mediatransports et Phenix, cherche à montrer patte blanche afin d’éviter des mesures législatives contraignantes. Les afficheurs se disent donc volontaires pour le « contrat climat » auquel peuvent souscrire les médias, selon l’article 5 du projet de loi. En ce sens, ils ont présenté le 2 mars des engagements qui visent à réduire de 20 % les émissions de CO2 de leur activité en 2025 par rapport à 2019 ; de 48 % en 2030 par rapport à 2019 ; et enfin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 « en recourant le moins possible aux mécanismes de compensation ».

« Qualité programmée »

JCDecaux, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone dès 2021, travaille sur des projets concrets comme l’abri Filtreo avec son toit végétalisé qui permet de filtrer l’air à la Madeleine (Nord), l’abri Fraîcheur naturelle, pour une température plus clémente ou encore un kiosque à Meudon, avec La Clayette, livrant des produits fermiers en circuit court. C’est aussi l’entreprise du panel Media & Entertainment qui a obtenu un triple A de l’agence de notation MSCI avec la meilleure note (6,7/10), et en particulier un 10 sur le critère environnemental pour sa politique de bas carbone. Écoconception, analyse du cycle de vie, Led... « Nous croyons à la qualité programmée, à la différence de ceux qui préconisent l’obsolescence programmée », a déclaré Jean-Charles Decaux, président du directoire.
En communication responsable, sept engagements ont été présentés. On retiendra une campagne nationale faisant la promotion des attitudes écoresponsables, une « part significative » du volume que le média consacre gracieusement aux causes d'intérêt général, des conditions tarifaires favorables pour les campagnes promouvant les usages durables, une part de la diffusion des écrans à des contenus non publicitaires en faveur de comportements vertueux. Autre point important : la sensibilisation des acteurs de l'achat public et privé pour accroître la part de la notation sociale et environnementale dans les appels d’offres. Sans oublier des actions de formation et de sensibilisation des salariés et de l’écosystème publicitaire aux enjeux de la transition écologique.

Sensibilisation du grand public
L'UPE s’engage aussi sur le contrôle de ses engagements avec sa commission RSE qui s'ouvrira à des personnalités indépendantes (ONG et universitaires). Stéphane Dottelonde, son président, a précisé que ce « contrat climat » ne serait pas une première : l’UPE a déjà signé en janvier 2020 la charte alimentaire avec les annonceurs, les autres médias et le CSA. « Nous souhaitons mettre à profit la puissance de notre média au service de la sensibilisation du grand public », a insisté Boutaina Araki, présidente de Clear Channel, qui rappelle qu’elle a Brut pour partenaire et que 73 % des Français jugent les contenus dans la rue susceptibles de faire évoluer leurs comportements. L’afficheur a aussi lancé une « offre verte » avec du papier recyclé. Quant à Metrobus, il contribue au remplacement des bus par le tout électrique. « Et l’écoconception est chez nous une réalité depuis 2015 », souligne sa directrice générale Valérie Decamp.

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