Mutation
En juin, le magazine culturel redeviendra mensuel. Un changement de périodicité qui s'inscrit dans l'évolution de la stratégie du groupe LNEI devenu Combat. Explications d'Emmanuel Hoog, le directeur général.

Triste retour aux sources pour le magazine Les Inrocks. Fanzine bimestriel créé en 1986, il est devenu mensuel en 1992 avant de faire le pari ambitieux de l’hebdo en 1995. Mais la digitalisation de la culture, de l’info et de la presse pénalise le titre. En 2016, il affiche 36 000 exemplaires en diffusion France payée. En 2020, il ne reste que 30 000 accros aux exemplaires des Inrocks dont près d’un tiers en ventes par tiers. Emmanuel Hoog, le directeur général du groupe détenu par le banquier Matthieu Pigasse a donc décidé de mensualiser le titre, dès le mois de juin. « Mais il s’agit d’un projet de relance global. Il repose sur la volonté de construire un Festival des Inrocks à Paris, les 2 et 3 juin 2021 à l’Olympia. Et sur une refonte de tout le dispositif numérique de la marque. Car le titre nécessite une meilleure exposition web et digitale ». 22 postes de journalistes équivalents temps plein - soit douze CDI et dix pigistes - seront maintenus. « Il y aura juste une réorganisation pour mieux répondre à cette offre digitale » assure Emmanuel Hoog. Selon lui, le rythme hebdomadaire ne « permet pas d’exposer assez longtemps les productions ».

Dépasser les 50 000 exemplaires

Reportages et formats longs seront donc mis en valeur dans le mensuel avec un chemin de fer et une maquette revus. L’objectif est de dépasser les 50 000 exemplaires d’ici fin 2021. Le site, dont la nouvelle version vient d'être mise en ligne, doit permettre la fidélisation et la transformation d'un maximum de visiteurs (entre 100 000 et un million par mois) en abonnés. L’intégralité des archives est temporairement ouverte à tous. Par ailleurs, la web radio Les Inrocks sera bientôt disponible en DAB+ à Paris, Marseille, Nice et Rennes. Dernière brique, une plateforme de vidéo à la demande proposant films et documentaires sera lancée lors du Festival de Cannes.  

Parallèlement, le groupe abandonne le nom Les Nouvelles Éditions Indépendantes (LNEI) pour choisir Combat« LNEI méritait de s’exprimer par un mot symbolique et iconique. Car nous voulons nous battre autour des valeurs de la culture et nous nous positionnons dans cette dynamique de rebonds et de combat », détaille le directeur général. Le titre est un hommage au journal de la Résistance, fondé par Berty Albrecht et Henri Frenay, et dont Albert Camus a été le rédacteur en chef. Un ou deux hors-séries annuels sous ce titre, autour de causes, portées par de « belles signatures » sont envisagés. Ce nom a été cédé gracieusement par Pierre Bergé à Matthieu Pigasse. Emmanuel Hoog exclut d'ailleurs la venue au capital de Daniel Kretinsky, co-actionnaire avec Matthieu Pigasse au sein du Monde.

Recrues

Le groupe se structure désormais en cinq domaines : Combat Éditions (Les Inrocks et les Éditions Nova), Combat Studio (Radio Nova, les podcasts et la vidéo), Combat Live (Rock-en-Seine et les live de Nova), Combat Solutions (agence de communication) et Combat Factory (incubateur de talents). Cette dernière accueillera pour neuf mois en résidence sur le site du groupe des artistes autour de la musique (4 groupes ou personnes), de la mode (4 talents) et de l’écriture digitale (10 personnes). Histoire de recruter de nouveaux combattants...

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