Court, percutant, tel sera le média 100 % vidéo destiné aux jeunes Européens de 18-34 ans qui sera lancé en juin à l’initiative de la Deutsche Welle et de France Médias Monde (RFI, France 24, MCD). En élaborant ce projet avec son homologue allemand, Peter Limbourg, Marie-Christine Saragosse, la PDG du groupe français, avait pensé baptiser le futur bébé « Yéyé ». Question de génération, un panel de 1560 jeunes en a décidé autrement : ce sera ENTR (prononcer « Enter », comme sur la touche d’un clavier).
Routes paneuropéennes
« L’expérience de Mashable a montré que nous sommes capables d’aller chercher des jeunes qui ont des revenus moindres, et de parler dans leurs langues à ceux qui n’ont pas fait Erasmus », souligne la PDG. Ce sera encore le cas avec ENTR qui s’appuie sur des partenaires publics et privés en Roumanie, Pologne, Portugal ou Irlande, sans compter l’Allemagne et la France. « Une Europe en action, loin de l’institutionnel théorique », résume la présidente, pour qui le site Info Migrants, réalisé avec des financements européens sur trois pays et en diverses langues, a aussi joué son rôle. L’idée est de « faire tomber les frontières auprès d’une génération montante », ajoute-t-elle, via Youtube, Instagram ou Facebook.
On y parlera en six langues - sous titrées - d’environnement, d’éducation, de chômage, de nouveaux métiers, de santé, de migrations, d’équité, de musique, de technos… Pour Peter Limbourg, il s’agit d’ « encourager l’engagement et le dialogue des jeunes en Europe ». Son homologue française va un cran plus loin puisqu’elle entend combattre les « régressions démocratiques » et « la remise en cause de valeurs partagées comme le statut des femmes ». Elle songe même à développer un espace de voyages entre Européens et rêve d’une « maison commune entre médias européens » afin de « défricher, puis d’ouvrir des routes paneuropéennes ». Et pourquoi pas avec Arte.
Le budget de 3,2 millions d’euros, qui inclut le recrutement de 12 journalistes, est abondé pour 1,4 million par la Commission européenne, 1 million par DW et 800 000 euros par FMM. Avec 2,5 milliards de vidéos vues en 2020 (contre 1,5 milliard en 2019) et 98,5 millions de téléspectateurs de France 24 par semaine, France Médias Monde poursuit ainsi sa percée dans le monde des images.
