Audiovisuel
Le géant du streaming a annoncé pour le premier trimestre un gain d'abonnés de 14%, moins que ce qui avait été promis. Les investisseurs y voient le signe d'une saturation prochaine de Netflix aux États-Unis.

Netflix a fini le premier trimestre avec près de 208 millions d'abonnés payants dans le monde, soit une hausse de 14%, mais son titre perdait environ 10% après la clôture de la Bourse, car le géant du streaming vidéo en avait promis 210 millions. Son chiffre d'affaires a bondi de 24%, à plus de 7 milliards de dollars, et son bénéfice net, 1,7 milliard, est largement supérieur aux attentes, sans que cela semble compenser le ralentissement de sa croissance aux yeux des investisseurs.

«Nous pensons que la croissance de notre base d'abonnés payants a ralenti à cause de la percée de 2020 liée au Covid 19 et aussi à cause d'une offre de contenus plus réduite au premier semestre de cette année, en raison des délais de production dus à la pandémie», a expliqué le groupe californien dans un communiqué. «Nous avons fini 2020 avec plus d'abonnés et de revenus que nous n'en aurions eus» sans la crise sanitaire, a rappelé Netflix.

La plateforme ne table que sur un million d'abonnés supplémentaires pendant le trimestre en cours, contre 10 millions l'année dernière à la même période, mais espère un nouvel élan à partir de l'été, notamment grâce au retour de séries très populaires comme Sex Education ou La Casa de Papel au deuxième semestre.

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«Netflix n'a rallié qu'un petit nombre de nouveaux abonnés et en attend encore moins d'ici les prochains résultats, constate Éric Haggstrom, analyste du cabinet eMarketer. C'est une source d'inquiétude parce que Disney+, Hulu, HBO Max et d'autres sont en train de les rattraper en termes d'abonnés américains. Cela signifie que Netflix est sans doute proche de la saturation aux États-Unis, son plus gros marché.»

Ce rafraîchissement «montre que le monde est en train revenir un peu à la normale, aux dépens de Netflix», a tweeté Gene Munster du fonds d'investissement Loup Ventures. Sur le long-terme, il envisage une croissance «quasi plate» pour le pionnier du secteur. Disney+, qui a pris du service en novembre 2019, est parvenu à près de 95 millions d'abonnés en février. La plateforme a largement bénéficié des mesures de confinement, de l'immense catalogue du groupe californien et de prix peu élevés par rapport aux concurrents.

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