Finances
Dans un communiqué, le groupe confirme étudier un projet de transformation en société anonyme où Arnaud Lagardère n'aurait plus le contrôle du capital mais pourrait rester président.

Le groupe Lagardère a confirmé lundi 26 avril par communiqué qu'il étudiait sa transformation en société anonyme, un bouleversement de gouvernance qui ferait perdre à son patron Arnaud Lagardère le contrôle absolu du groupe hérité de son père.

« À la suite de récentes rumeurs parues dans la presse le samedi 24 avril 2021, Lagardère SCA confirme qu'elle étudie actuellement un projet de transformation en société anonyme, au sujet duquel des discussions sont en cours entre elle et ses principaux actionnaires. Il n'y a pas de certitude quant à l'aboutissement des discussions en cours », a indiqué le groupe, alors que des médias ont évoqué la tenue d'un conseil de surveillance pour entériner le changement de gouvernance potentiellement dès ce lundi du propriétaire d'Hachette Livre et de plusieurs médias dont Europe 1 et Paris Match.

Les quotidiens Les Echos, Le Monde et l'hebdomadaire Le Point, ont écrit ce week-end que les actionnaires du groupe, à savoir Arnaud Lagardère, Bernard Arnault (Groupe Arnault), Vincent Bolloré (Vivendi) et Joseph Oughourlian (Amber Capital), étaient sur le point de parvenir à un accord, après plusieurs mois de tractations, pour acter la fin de la commandite par actions (SCA) et son remplacement par une gouvernance plus traditionnelle sous statut de société anonyme.

Un conseil de surveillance devrait se tenir, en amont de l'assemblée générale de Lagardère programmée le 14 juin, pour entériner un éventuel accord.

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Rempart contre toute prise de contrôle actionnariale, la commandite rend indéboulonnable son gérant Arnaud Largardère bien qu'il ne détienne que 7% du capital de son entreprise et 11% des droits de vote.

Selon les trois médias, à ce stade des négociations, Arnaud Lagardère aurait accepté de renoncer à ce statut protecteur en l'échange d'un poste de PDG jusqu'en 2026 et l'équivalent d'environ 200 millions d'euros en nouvelles actions. Cela porterait sa participation à 12% ou 14%, selon les sources.

Le groupe Lagardère fait l'objet d'incessantes rumeurs sur une cession de son pôle média, et notamment la radio Europe 1 pour laquelle Vincent Bolloré ne cache pas son intérêt. L'homme d'affaires breton est aux manettes de Vivendi, entré au capital de Lagardère il y a un an et devenu depuis son premier actionnaire.

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En novembre, des discussions avaient également eu lieu entre le géant des médias, propriétaire d'Editis, et Lagardère au sujet de la cession du pôle international d'Hachette Livre.

Mais les projets de Vivendi ont été contrariés par l'arrivée surprise de Bernard Arnault qui a pris 27% de la holding personnelle d'Arnaud Lagardère et a conclu avec lui un pacte pour agir de concert. L'empereur du luxe est réputé intéressé par les journaux le JDD et Paris Match. Mais l'accord envisagé, et encore non confirmé, empêcherait tout démantèlement pendant cinq ans. Le groupe Lagardère conserverait ainsi pendant un temps la propriété de ses médias, ce qui permettrait d’éviter un basculement d’Europe 1 dans le giron de Vivendi avant l’élection présidentielle.

Sous le coup de la crise sanitaire, le groupe Lagardère a creusé sa perte en 2020, qui atteint 660 millions d'euros. Le chiffre d'affaire global s'est effondré de 38% sur l'année.

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