Réseaux sociaux
Acquérir des connaissances, se connecter à ses clients et partenaires, travailler sa marque employeur, telles sont les opportunités de Clubhouse. Peu importe son secteur d’activité, le réseau social est un vecteur de dynamisme pour le B to B.

Créé en mars 2020, en plein confinement visant à endiguer l’épidémie de Covid-19, le réseau social américain Clubhouse est apparu comme une piste intéressante pour les entrepreneurs. Exclusivement en audio, il permet à qui veut de créer ou participer à une «room», un salon pour parler de n’importe quel sujet. De quoi attirer les plus grands entrepreneurs, dont Mark Zuckerberg et Elon Musk, invités à parler de leurs success stories. La plateforme n’a pas pour vocation de permettre la promotion de son entreprise, produit ou service puisque, contrairement à ses concurrents, elle n’héberge aucun profil de marque. Les entrepreneurs y voient donc un outil de brand content avec des opportunités B to B.

  • S'informer et faire sa veille

Chez les professionnels, Clubhouse est très utilisé pour développer ses connaissances professionnelles. Oanh Lecomte, directrice conseil et RP chez Versa RP - une agence spécialisée dans la food - et utilisatrice régulière de l’application, reconnaît écouter «plein de rooms différentes», pour s’aider à adapter sa stratégie pour ses clients ensuite. «Par exemple, j’en ai écouté sur les relations presse dans la restauration et ai appris que les restaurateurs traditionnels n’aiment pas les influenceurs alors que ceux qui font de la restauration rapide s’y mettent. Clubhouse aide donc à mieux comprendre les enjeux, les peurs et les problèmes de nos clients».

Plus que pour soi-même en tant qu’entrepreneur, le réseau social est un outil de veille pour tous les auditeurs. Sowine, une agence de conseil aux marques de spiritueux et de vin, organise des rooms tous les mercredis pour parler de thématiques liées à son secteur d’activité, donner la parole à ses clients et ainsi leur apporter de la valeur ajoutée. En allant «plus loin que les autres réseaux sociaux qui proposent uniquement le partage entre la marque et le consommateur et plus loin que les podcasts, qui ne permettent que de donner de l’information sortante», Marie Mascré, sa co-fondatrice originaire de Champagne, perçoit Clubhouse comme un «outil de transmission». En effet, il propose une expérience d’échange plus ciblée et pour cela, peu importe que l’on soit amateur ou professionnel puisqu’il permet à chacun de « lever la main » pour participer au débat.

  • Se connecter à ses clients et partenaires

En laissant tous les types d’utilisateurs accéder aux mêmes contenus, Clubhouse aide à rencontrer des personnes qui n’auraient pas pu être touchées dans un autre contexte. Julien Gantheret, co-fondateur du concept de restauration Gallika, a organisé sa première room avec pour thème: «les influenceurs remplaceront-t-ils les critiques culinaires ?». Il a ainsi pu rencontrer un chef trois étoiles, un critique culinaire très connu et l’ancien patron du guide Michelin. «Un bon moyen de trouver de futurs collaborateurs à recruter ou pour un possible partenariat», témoigne-t-il. Depuis, ses rooms attirent de belles audiences. «Je suis souvent suivi par 400 personnes».

Enfin, le réseau social peut servir à agrandir sa communauté et gagner des consommateurs. La champenoise raconte que «dans le cadre de la Sowine room sur la "perception du bio dans les vins et spiritueux", des vignerons et directeurs de maisons ont parlé de leur démarche pour obtenir la certification bio. Ils ont ainsi partagé leurs conseils et expériences à une communauté de professionnels à l’écoute de recommandations pour, eux-aussi, par la suite, entreprendre ces démarches. Ils ont aussi permis à des amateurs de découvrir que telle entreprise faisait du vin bio.»

  • Travailler sa marque employeur

Quand un restaurateur organise des débats sur la levée de fonds en restauration ou donne ses conseils aux jeunes entrepreneurs, il génère un sentiment de désirabilité de l’entreprise auprès de son audience (clients, fournisseurs, confrères). «L’auditeur sent que l’intervenant a préparé son sujet dans un souci de transmission et qu’il utilise son temps personnel pour le faire», explique Oanh Lecomte. «Cela permet vraiment d’augmenter la confiance pour une entreprise et de montrer sa bienveillance.» C’est notamment le cas du restaurateur star de Clubhouse, qui, en organisant et en participant régulièrement à des rooms, a vu son nombre de followers sur la plateforme grimper «en quelques interventions seulement». Il ajoute que la plateforme «permet même de gagner de la visibilité sur ses autres réseaux sociaux. J’ai ajouté plus de 500 nouvelles relations sur LinkedIn grâce à Clubhouse !» Marie Mascré détaille : «en donnant la possibilité à tous ceux qui le souhaitent de poser ses questions aux porte-paroles des marques, la plateforme audio répond aux trois attentes les plus courantes des consommateurs : la générosité (donner son temps pour sa communauté), la transparence (parler de ses engagements environnementaux etc.) et la proximité (partager des valeurs)».

Outre ces opportunités B to B, l’utilisation des données privées des usagers de Clubhouse est remise en cause par une pétition de plus de 10 000 signatures. Ainsi, le gendarme français des données personnelles (la Cnil) enquête pour vérifier que l’application américaine respecte bien la législation européenne sur la protection des données (RGPD).

Lire aussi : 

- Il est venu le temps des cordes vocales

 

- Clubhouse finalise une nouvelle levée, et vaut 4 milliards de dollars

Clubhouse, une hype à problèmes

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.