Numérique
À la tête du Boncoin depuis onze ans, Antoine Jouteau a fait du site d’annonces en ligne une des entreprises les plus performantes de France mais aussi une des plus engagées en matière de responsabilité sociale.

« Parler de moi, ce n’est pas mon sujet favori », prévient Antoine Jouteau, le DG de Leboncoin Groupe. De fait, rares sont les articles à dévoiler l’homme derrière le manager. De son entreprise, on peut savoir toutes les performances : premier site de vente entre particuliers et septième le plus consulté, 29 millions de visiteurs uniques par mois, un ebitda de 53 % pour 1 500 salariés, deuxième entreprise au classement Great place to work…

Bulldozer
Surnommé un temps « le Bulldozer » par ses équipes, Antoine Jouteau est un « énorme bosseur » dixit Fabien Scolan, vice-président Advertising du Boncoin, « capable de faire avancer un paquebot au rythme d’un hors-bord ». « Tout est possible ! » est en effet la principale qualité que se reconnaît Antoine Jouteau… qui avoue que cela pourrait aussi être son principal défaut : « À la longue, ça doit fatiguer mes équipes... »
« Une entreprise, surtout en forte croissance, finit par ressembler à son patron », analyse Olivier Aizac, à l’origine de la création du Boncoin et qui a recruté Antoine Jouteau en 2009 comme directeur du développement. « Antoine est dans une logique d’efficacité permanente, il aime la simplicité. », complète-t-il. « C’est quelqu’un qui ressemble beaucoup au Boncoin », analyse Mélanie Pennec, directrice de création de DDB Paris, qui l’a rencontré à l’occasion de la campagne des 15 ans de l’entreprise, « capable de s’adresser de la même façon au client du bistrot qu’au président de la République ».

« On ressemble au produit que l’on développe », concède l'intéressé. « Leboncoin est un service assez simple, pragmatique, efficace, réactif. Je suis comme ça : direct pas trop dans le frou-frou », avoue Antoine Jouteau. « C’est un vrai Terrien, ajoute Fabien Scolan. Il est capable de challenger aussi bien son CTO, son directeur financier ou moi même sur des sujets techniques ».

Bad cop

« Tout en gardant en ligne de mire les résultats escomptés, il aime tester les gens ; l’envie de se marrer n’est jamais loin », complète le VP advertising en évoquant son entretien de recrutement en mode « good cop, bad cop », Antoine Jouteau jouant ce dernier rôle.
« C’est quelqu’un de très précis dans son propos, il sait clairement où il va et sait partager cette vision », note Mélanie Pennec. « On voit qu’il sait déléguer et surtout qu'il est bienveillant », poursuit-elle. « Il y a chez lui de la bienveillance et de l’accompagnement, confirme Fabien Scolan, il est toujours disponible pour ses équipes ». « Je suis quelqu’un d’ultra connecté et d’ultra disponible », reconnaît le patron, « mais en termes de vie privée, c’est la cata… ». Il regrette de ne plus avoir le temps de faire du sport ou de se consacrer à la musique, lui le fan des Strokes. « J’aimerais bien trouver un moyen de voyager loin – car ne plus voyager serait pour moi un crève-coeur – sans polluer », se prend à rêver Antoine Jouteau.

Parcours :

24 juin 1975. Naissance à Cholet.
1998. DESS en marketing à Paris-Dauphine.
1999. Compaq, IBM, TDF.
2001. Service marketing de Pagesjaunes.fr.
2009. Leboncoin, directeur du développement.
2013. DGA du Boncoin, en charge du marketing et des ventes.
2015. Directeur général du groupe Leboncoin.
2020. Président d’Adevinta France, actionnaire du Boncoin, dont il est CEO.

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