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Les salariés de la radio qui vient d’être racheté, ont menacé la direction d’un arrêt de travail, en solidarité avec un des journalistes de la rédaction.

Déjà inquiets d'un arrimage à CNews, des salariés d'Europe 1 menacent de se mettre en grève si la direction ne revient pas sur une procédure de sanction disciplinaire visant un journaliste, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. Une soixantaine de personnes ont participé à une assemblée générale jeudi, après la mise à pied d'un journaliste de la radio du groupe Lagardère, «convoqué pour un entretien préalable» pouvant «aller jusqu'au licenciement», a expliqué Olivier Samain, délégué syndical SNJ.

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A l'origine de cette sanction: les propos «véhéments» mais pas «insultants» tenus par le journaliste à l'égard d'une employée des ressources humaines lors d'une assemblée générale organisée mercredi. Durant cette réunion sur la situation de la radio, le journaliste sanctionné a surpris cette employée «en train d'enregistrer les propos» tenus, la soupçonnant dès lors de vouloir les transmettre à la direction, a rapporté Olivier Samain. Malgré la mobilisation de l'intersyndicale SNJ, CGT, CFTC et FO, la procédure disciplinaire a été maintenue à l'encontre du journaliste. La direction invoque ses comportements antérieurs, selon un participant de l'assemblée générale. Celle-ci a posé un ultimatum à la direction, jusqu'à vendredi 13H, a indiqué Olivier Samain. Et «menace de déclencher un arrêt de travail», a ajouté l'autre source. Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité commenter.

Rédaction «déprimée»

Cette crise éclate dans un climat tendu au sein de la rédaction, «déprimée», notamment par les synergies envisagées entre la station et CNews, chaîne d'info du groupe Canal+, filiale de Vivendi, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, également l'actionnaire principal de Lagardère. Dans une tribune publiée jeudi sur le site du Monde, la société des rédacteurs d'Europe 1 et l'intersyndicale ont exprimé leurs inquiétudes, refusant «de devenir un média d'opinion» à «l'aube d'une année électorale». «En liant son sort à une chaîne qui s'illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l'extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux: son capital de crédibilité auprès des auditeurs», estiment-ils. Ils annoncent ainsi saisir «le comité d'éthique de la station», demandant à «Arnaud Lagardère et à la direction de l'information de clarifier leurs positions» pour permettre aux journalistes en désaccord avec la ligne éditoriale de quitter Europe 1 «via une clause de conscience».

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