Christophe Sabot, président de Olympia Production et de CStar, sait ce qui distingue son nouveau festival d’humour Les Seigneurs du château, des Marrakech du rire ou de Montreux. « Ce n’est ni un festival du rire de plus ni un gala filmé », souligne-t-il. En réalité, c’est un format hybride, à mi-chemin entre la télévision et l’événementiel, qui prévoit un prime time en septembre ou octobre sur Canal+ après un show ayant réuni 2 000 personnes les 24 et 25 juin à Céret, dans un château proche de la frontière espagnole.
Show en live et fiction
À l’affiche de ce festival d’humour présenté par Roman Frayssinet, Élie Semoun, Guillermo Guiz, Ahmed Sparrow, Laurie Peret, Djimo ou Hakim Jemili… Le château d’Aubiry, rouvert pour l’occasion après une quarantaine d’années de fermeture, est le théâtre d’un show en live mais aussi le point d’ancrage d’une « fiction » sur le montage du festival avec Stéphane Ribeiro, auteur d’Omar et Fred, du Burger Quiz ou de Tout le monde en parle. La partie fictive, qui sera visible à la rentrée sur la chaîne cryptée, permet de faire défiler des personnages qui sont interprétés par des humoristes. « La fiction arrive au milieu du festival, explique Christophe Sabot, avec à chaque étape, ceux qui l’ont aidé, contrarié, déconseillé… C’est à la base une vraie création de format sur une chaîne TV qui donne lieu à un festival. »
Du Jamel Comedy Club ou de Clique
Issus d’une nouvelle génération d’humoristes, les talents peuvent venir du Jamel Comedy Club ou de Clique (Canal +). « Quand on arrive à les sourcer, on essaye de leur offrir d’autres terrains d’expression, on les amène vers l’image et on les aide à se développer à travers la scène », ajoute le patron d’Olympia Production. Créateur du Marrakech du rire (lire encadré) Jamel Debbouze n’est d’ailleurs pas très loin puisque sa société, Kissman, coproduit à 50/50 avec Canal+ les Seigneurs du Château. Le groupe Vivendi est aussi mobilisé puisque des adaptations en séries ou films sont en réflexion chez Studio Canal, des saynètes en parallèle seront développées pour MyCanal et deux projets d’auteurs sont à l’étude à Editis.
Particularité de ces jeunes humoristes, ils ne doivent pas tout à la scène ou la télé. Ils se sont souvent fait connaître sur les réseaux sociaux, notamment Instagram. « C’est la deuxième génération des digital natives, ils ont une culture de plateforme plus que de la télé, souligne Chistophe Sabot, ils ont leur propre univers sur le digital et on les aide à produire en étant obligés d’aller dans le sens de leur création. » Le budget global est de 500 000 euros, incluant des places à 15 euros pour 2 000 à 2 500 places par soir hors jauge sanitaire.
Le Marrakech du rire victime de la pandémie
Créé par Jamel Debbouze en 2011 et coproduit par son frère Karim, le Marrakech du rire, qui a l’ambition de rivaliser avec le festival Juste pour rire de Montréal, n’a pas pu tenir ses éditions de 2020 et 2021 pour cause de crise sanitaire. La dixième édition est espérée en 2022. Avec un budget de 3 millions d’euros, elle permet à M6 d’afficher de belles parts d’audience consolidées : 15 % en 2018 (25% FRDA) et 18% en 2019 (32% FRDA).