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La chaîne d'État avait procédé notamment à des interviews-confessions de prisonniers sans leur consentement éclairés. L'Ofcom lui a imposé deux sanctions financières de 100 000 livres chacune, pour un total de 200 000 livres

Le régulateur britannique des médias a infligé jeudi 200 000 livres (233 000 euros) d'amende à la chaîne publique chinoise d'informations en anglais CGTN, au cœur de tensions entre Londres et Pékin, pour de « graves violations de nos règles d'équité et de confidentialité ».

Le régulateur a examiné deux plaintes envers la société Star China Media Limited et dit avoir constaté que les personnes concernées avaient été traitées de manière injuste, partiale et contraire au respect de la vie privée. « Entre autres choses, la CGTN n'a pas obtenu leur consentement éclairé pour être interviewé », indique l'Ofcom dans un communiqué, allusion à la diffusion d'aveux filmés de détenus. « En outre, des faits qui jetaient un doute sérieux sur la fiabilité de leurs prétendues confessions ont été exclus des programmes ».

« Compte tenu de la gravité de ces infractions, nous avons imposé deux sanctions financières de 100 000 livres chacune, pour un total de 200 000 livres », indique l'Ofcom.

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Cette décision de l'Ofcom risque d'envenimer davantage les relations entre le Royaume-Uni et la Chine, déjà mises à mal par la condamnation par Londres du traitement réservé par Pékin à la minorité ouïghoure et de la loi controversée sur la sécurité chinoise à Hong Kong.

En février dernier, l'Ofcom avait retiré la licence accordée à CGTN, invoquant le contrôle exercé par le Parti communiste chinois sur ses programmes.

En juillet 2020, le régulateur avait épinglé la chaîne étatique pour le traitement infligé à un ex-détenu britannique, le journaliste Peter Humphrey, lors de la couverture de son arrestation en Chine. En mai de la même année, il avait aussi mis en cause CGTN pour partialité lors de la couverture des manifestations prodémocratie à Hong Kong en 2019.

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