Audiovisuel
Le pure player d'infotainment aux 5 millions de visiteurs uniques par mois, selon Médiamétrie, a lancé le 4 octobre melty+TV, un service de vidéo à la demande par abonnement, proposé au tarif de 4,99 euros par mois. Explications avec Bruno Massiet, président de Meltygroup.

Depuis sa création en 2005, Melty a fondé son modèle sur le tout gratuit. Pourquoi se lancer dans le payant avec de la SVOD ?

La question de passer au payant se pose à tous les médias. Le modèle de la publicité sur la presse en ligne est contraint par les algorithmes des GAFA. Sur la partie référencement par exemple, le lien de dépendance entre Google et Melty est très fort. 40% à 50% du trafic SEO sur nos deux sites [Melty et Shoko] proviennent de Google. L'idée de melty+TV n'est donc pas d'abandonner le modèle publicitaire gratuit et de basculer sur du tout payant mais d’ajouter une autre composante. La chaîne SVOD, développée avec la plateforme vidéo Alchimie, agrègera des documentaires, des reportages, des podcasts, des articles exclusifs et premium inédits (par exemple sur l'histoire de la licence Marvel) et des contenus publiés sur Melty.fr sans publicité. Le payant répond d'ailleurs au problème des cookies et de la publicité. Nous sommes conscients du mouvement de rejet de la publicité chez les jeunes notamment.

Vous ciblez justement les 15-34 ans. Comment prévoyez-vous d’engranger des abonnés auprès des plus jeunes ?

Il y a 4-5 ans, je vous aurais répondu non. Depuis, nous avons vu le phénomène du streaming, avec des services comme Netflix, Spotify ou encore Deezer qui ont pénétré le monde des jeunes. Et aujourd'hui, plus personne ne s’étonne de payer pour accéder à des productions audiovisuelles ou à de la musique. Nous ne sommes pas sur la même cible que le média en ligne Brut, mais le lancement de leur plateforme BrutX confirme notre ambition et le fait que faire payer pour accéder à de l'infotainement est envisageable et faisable. En créant un service d’abonnement payant, nous ne nous sommes pas donnés d’objectifs chiffrés. Nous allons faire monter la qualité des contenus en développant davantage le catalogue, sans être dépendant des stratégies des GAFA. Et plus il y aura de contenus exclusifs et premium, plus nous aurons d’abonnés.

Quel a été le budget accordé à ce projet ? 

Il n'y a pas eu de levée de fonds pour la chaîne, ce sont des investissements internes, donc de la production de contenus avec notre équipe de rédaction et de production de contenus vidéo, composée d'une vingtaine de titulaires et de 52 freelances. De plus, nous avons co-édité la chaîne avec Alchimie, qui agrège dans le bouquet de programmes des contenus produits par d’autres médias. Notre ambition est évidemment d’avoir le maximum de contenus internes.

En parallèle du brand content, prévoyez-vous d’investir dans l’influence marketing ?

Nous travaillons aujourd'hui avec des acteurs de l'influence marketing, mais différemment que les marques. Prochainement, Malika Ménard, l'ancienne Miss France (2010) devenue influenceuse et auteure, sera productrice de contenus pour melty+TV. Nous allons produire un programme en vidéo et en podcast, qui sera accessible exclusivement sur Mmelty+TV et qui traitera de son livre Fuck les complexes (éditions Amphora). 



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