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En pleine campagne de reprise du pouvoir sur le secteur numérique, les autorités chinoises vont durcir cette fois-ci les paiements en ligne. En parallèle, dans quelques semaines, une nouvelle législation sur les données personnelles entrera en vigueur.

La Chine va durcir la réglementation dans le secteur du numérique et en particulier dans les paiements en ligne, a averti le gouverneur de la banque centrale, après un tour de vis qui inquiète les investisseurs.

Les autorités se montrent ces derniers mois particulièrement intransigeantes contre les géants du numérique et leurs pratiques jusque-là tolérées en matière notamment de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs.

« Nous allons continuer à travailler pour lutter contre les monopoles [dans la finance en ligne], la discrimination par le biais des algorithmes et d'autres formes de pratiques anticoncurrentielles », a indiqué jeudi 7 octobre 2021 le responsable de la banque centrale de Chine, Yi Gang, lors d'une conférence consacrée à la réglementation des géants du numérique.

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Outils très utilisés par les mastodontes du secteur pour assurer leur succès, les algorithmes sont au coeur de l'économie numérique et servent de cerveau à bon nombre d'applications et services sur internet.

Ils permettent notamment d'analyser les quantités d'informations récoltées sur un utilisateur et de lui faire des recommandations automatiques en fonction de ses habitudes ou préférences. Pékin, qui s'inquiète du manque de transparence des géants de la tech vis-à-vis de cette pratique, souhaite durcir la réglementation.

« Les grands groupes [du numérique] ont collecté des données massives auprès des utilisateurs », a relevé M. Yi, disant craindre une situation de « monopole » qui « compromette l'innovation » dans le secteur et des risques pour le système financier. Le patron de la banque centrale a par ailleurs plaidé pour que toutes les sociétés proposant des services financiers obtiennent une licence. « Certaines entreprises [du numérique] mènent des activités dans la finance sans autorisation », a-t-il relevé.

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Ant Group, filiale d'Alibaba qui détient le système de paiement Alipay, avait été le premier l'an dernier à se retrouver dans le collimateur des régulateurs. Alipay est une application incontournable en Chine, où le cash a quasiment disparu et l'immense majorité des paiements se font à partir d'un smartphone. Pékin avait ainsi mis un coup d'arrêt fin 2020 à une gigantesque introduction en Bourse d'Ant Group à Hong Kong. Et sa maison-mère Alibaba, fondée par le fantasque milliardaire Jack Ma, avait par la suite écopé d'une amende de 2,3 milliards d'euros pour abus de position dominante. La reprise en main des autorités a depuis été étendue à d'autres secteurs.  

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