Spécial Régions
Jusqu’au 3 décembre se tient une résidence de journalistes sur le campus Sciences de l’Université de Nantes. La rédaction du magazine indépendant «Les Autres Possibles» accompagne l’initiative. Pour Marie Le Douaran, chargée du développement du magazine, l’objectif est double : débattre des relations entre sciences et journalisme.

Pourquoi était-ce important pour votre rédaction de participer à cette résidence de l’Université de Nantes ?

Notre projet de magazine Les Autres Possibles fait également de l’éducation aux médias. On a vraiment cette volonté de permettre aux citoyens de prendre en main la critique des médias et les questions sur l’information : qu’est-ce qu’une vraie information ? Comment la vérifie-t-on ? On trouvait intéressant de créer ce laboratoire de la parole citoyenne et de tisser des liens avec l’Université.



Quel rôle votre rédaction joue-t-elle dans ce programme ?

Les Autres Possibles est un soutien opérationnel. Nous accompagnons nos deux journalistes tout au long de la résidence en faisant de la coordination et de la communication auprès de notre lectorat et de notre communauté. Nous organisons aussi certains ateliers et mettons à disposition nos compétences pour la création d’un magazine. On veut laisser une trace écrite de cette expérience.



Comment se déroule ce programme ?

Nous avons deux ateliers par semaine qui prennent différentes formes : ciné-débats, arpentage de livre, quizz sur les fake news, jeu de rôle sur la controverse scientifique et journalistique. Sur ce point, il y a trois axes de travail : la fabrique de l’information, la notion de doute à la fois dans le journalisme et la recherche scientifique, enfin la question de la visibilité. Nous travaillerons aussi sur la place des femmes et leur représentation dans le monde de la recherche scientifique. Notre idée, c’est aussi de faire intervenir des journalistes pour apprendre sur le métier de chercheur/chercheuse, afin de créer des ponts entre journalisme et science. 



Pourquoi vouloir faire découvrir le journaliste spécifiquement au département de sciences de l’Université ?

Pour discuter des liens entre les deux milieux et aussi de leurs préoccupations similaires. On se rend compte qu’il y a pas mal de passerelles entre les questionnements des journalistes et ceux des chercheurs. Le contexte sanitaire y fait encore plus écho.



Peut-on parler de défiance entre le monde journalistique et le monde scientifique ?

C’est vrai qu’il y a une défiance entre citoyens et journalistes. Les scientifiques, eux, peuvent se dire : « Mes propos ont été mal compris. » Ça peut arriver et ça n’arrive pas qu’en sciences par ailleurs. Nous sommes là pour essayer de mieux nous comprendre les uns les autres et explorer ensemble les pistes pour mieux communiquer sur la science. Journalisme et sciences sont compatibles mais il est important pour la science et pour le journalisme d’avoir confiance dans une information fiable.

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