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Stéphane Richard, le patron du géant français des télécoms Orange, quittera ses fonctions, poussé au départ après sa condamnation mercredi dans l'affaire de l'arbitrage controversé entre l'homme d'affaires Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Le mandat de Stéphane Richard à la tête du groupe Orange arrivait initialement à son terme mi-2022. Le départ du patron «sera effectif à compter de la mise en place d'une nouvelle gouvernance et au plus tard le 31 janvier 2022», a précisé l'entreprise, ajoutant que Stéphane Richard, 60 ans, continuait d'exercer ses fonctions jusqu'à ce départ.

PDG d'Orange depuis 2011, il avait formulé le «souhait personnel» de rester président du groupe à l'issue de son troisième mandat, en lâchant la fonction de directeur général. Mais son ambition a été brisée net par sa condamnation par la cour d'appel de Paris à un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende.

En 2018, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, avait prévenu qu'en cas de condamnation, Stéphane Richard devrait remettre son mandat, alors que le groupe français a pour premier actionnaire l'État, avec plus de 20% du capital. Devant le conseil d'administration d'Orange, Stéphane Richard a dû acter son départ, qui sera effectif au plus tard fin janvier. Mis en examen en juin 2013, Stéphane Richard, homme classé à gauche mais avec des convictions libérales, se voit ainsi rattrapé par l'affaire de l'arbitrage contesté rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie, dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente de l'équipementier sportif Adidas.

Stéphane Richard, qui était à l'époque directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, a été reconnu coupable de complicité de détournement de biens publics. Après une relaxe générale en juillet 2019, la cour d'appel a estimé mercredi 24 novembre que l'arbitrage, qui avait octroyé 403 millions d'euros à Bernard Tapie et a depuis été annulé au civil, était bien «frauduleux» en ce qu'il était biaisé dans le sens des intérêts de l'homme d'affaires. «Les accusations de complicité de détournement de fonds publics sont sans aucun fondement et ne sont basées sur aucune preuve. Je les rejette totalement et vais me pourvoir en cassation», a-t-il annoncé. Présent dans 26 pays dans le monde, le groupe Orange, qui emploie plus 140.000 salariés, dont plus de 80.000 en France, a réalisé un chiffre d'affaires de 42,27 milliards d'euros en 2020.

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