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Le groupe de production et distribution audiovisuelle Newen Studios (TF1) se renforce en Europe du Nord en réalisant une acquisition en Suède. Prolongeant ainsi une stratégie bien rodée.

Et la voilà avec un pied non pas à Stockolm mais à Malmö, au sud de la Suède. Le 6 octobre, Newen Studios, filiale du groupe TF1 spécialisée dans la production et distribution audiovisuelle et cinématographique, a annoncé acquérir une participation majoritaire au capital d’Anagram, société scandinave spécialisée dans la production de films et de contenus pour la télévision.

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Le montant de l’opération n’est pas communiqué. C’est, quoi qu’il en soit, une façon pour Newen de renforcer son ancrage européen, alors qu’il était déjà présent dans 8 pays sur ce continent (France, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Allemagne), ainsi qu’au Canada et aux Etats-Unis. 

« Nous sommes un pur studio européen », argumente Romain Bessi, son directeur général, qui se place « dans le top 5 des groupes de production en Europe continentale ». Un sillon creusé depuis son acquisition par TF1, en 2016, avec le « soutien » de Gilles Pélisson, aujourd’hui sur le départ.

Désormais, la société, qui compte 2200 personnes, réalise environ la moitié de son chiffre d’affaires à l’international et collabore aussi bien avec les diffuseurs traditionnels qu’avec les grandes plateformes.

Son activité de distribution, via Newen Connect, basée à Londres et à Paris, s’est progressivement structurée. En témoigne la vente de la série HPI, série phénomène diffusée sur TF1, dans une centaine de pays.

L’été dernier, Newen a pris une participation majoritaire dans la société de production londonienne Rise Films, tandis qu’il avait déjà investi dans neuf sociétés de production au Royaume-Uni ces deux dernières années. Prochain pays visé ? Selon Romain Bessi, « nous ne cherchons pas un pays spécifique mais des personnes » partageant le même esprit.

Future reine

Newen Studios ambitionne que l’échec de la fusion de TF1 avec M6 puis l’arrivée d’un nouveau dirigeant, Rodolphe Belmer, ne change pas sa feuille de route.

Il veut garder son côté « international » et son « autonomie » tout en bénéficiant de l’appui d’actionnaires « qui comprennent les contenus et les règles européennes », développe Romain Bessi, dont la route professionnelle a déjà, par le passé, croisé celle de son futur nouveau patron, chez Canal+.

Quant à s’imposer au-delà des frontières européennes, ce n’est pas le positionnement que Newen revendique. « Nous devons jouer nos forces et notre ADN », affirme son directeur général, qui préfère miser sur la « complémentarité » avec les grands acteurs américains ou asiatiques. Il a également déjà fort à faire pour rester solide face à la concurrence des fonds américains en Europe.

Et en termes de productions ? Newen est, par exemple, derrière Marie-Antoinette, la série très attendue à venir sur Canal+ le 31 octobre.

Un symbole de son ambition : financée par des fonds français, à hauteur de 27 millions d’euros pour huit épisodes, elle a été écrite en anglais, tournée à Versailles et dans des châteaux à Paris et en Ile-de-France, avec dans le rôle-titre une actrice germano-russe, Emilia Schüle… Le programme a déjà été vendu dans 120 pays, jusqu’en Australie.

Autre exemple, Newen porte aussi, via les sociétés Léonis Productions et Ringside Studios, l’ambitieuse coproduction franco-britannique Liaison, avec Vincent Cassel et Eva Green, à venir sur Apple TV.

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