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Bénévolat à distance, réunion en visioconférence, travail plus collaboratif : la crise sanitaire a bouleversé l'usage du numérique dans les associations, jouant un rôle «déclencheur et mobilisateur» de ces nouvelles pratiques, selon une étude parue ce 20 octobre.

Pour sa 4e édition, publiée lors du Forum national des associations et des fondations (Fnaf), une enquête triennale a interrogé 2 776 responsables associatifs au printemps 2022. Enseignement principal: le numérique a souvent permis aux salariés, aux bénévoles, aux volontaires de continuer à faire vivre leur association pendant la pandémie.

Selon les experts de Solidatech (groupe Emmaüs) et de Recherches & Solidarités, qui ont piloté l'étude, 26% des associations ont vu leurs pratiques numériques accélérées avec la crise, 19% se sont lancées à cette occasion, 22% étaient déjà bien outillées et n'ont pas vu de changement et 16% ont des pratiques numériques toujours limitées (17% n'ont pas répondu).

Au rang des évolutions positives, près de la moitié des dirigeants (47%) notent une meilleure circulation de l'information grâce au numérique et 45% estiment que les tâches administratives prennent moins de temps.

Travail collaboratif

« Tout comme les assemblées générales et les réunions en ligne, le travail collaboratif a connu un véritable développement avec la crise sanitaire: il concerne la moitié des associations en 2022, soit onze points en plus par rapport à 2019 », relèvent les auteurs. Selon l'enquête, 71% des associations ont un site internet et/ou sont présentes sur les réseaux sociaux, 59% ont recours à la visioconférence, 43% utilisent des outils de partage et de stockage de documents.

L'activité de soutien scolaire aux enfants malades s'est considérablement développée grâce à la visioconférence. La dématérialisation des démarches pour obtenir les licences sportives s'est accélérée. « Les associations qui tirent le meilleur profit de cette période (...) sont celles du secteur social, de l'environnement et de l'éducation populaire. Inversement, les associations culturelles, sportives et de loisirs qui ont été le plus souvent à l'arrêt et dont les activités ne se prêtent pas à des interventions à distance, enregistrent moins souvent des effets positifs », soulignent les auteurs.

Professeur de sciences de gestion à Paris 1, Philippe Eynaud conclut l'étude en estimant que les associations « ont su trouver les ressources pour faire face à la situation délicate qu'elles avaient à gérer (...) Le Covid aura été un événement déclencheur et mobilisateur pour sauter le pas et développer un outillage numérique adapté ».

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