Concentration

Interpellé à l'Assemblée quelques jours après des échanges houleux dans l'émission Touche Pas à mon poste, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a écarté un soutien à une proposition de loi LFI contre la concentration dans les médias.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a écarté le 15 novembre un soutien à une proposition de loi LFI contre la concentration de milliardaires à la tête des médias français, jugeant que les mesures envisagées iraient «contre» l'objectif initial.

Le gouvernement était interpellé à l'Assemblée par la députée insoumise Sarah Legrain, quelques jours après des échanges houleux entre son collègue Louis Boyard et l'animateur Cyril Hanouna lors de l'émission Touche Pas à mon poste sur C8. Louis Boyard avait accusé les «cinq personnes les plus riches» de France d'«appauvrir l'Afrique», citant notamment le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+. «Toi t'es une merde», avait rétorqué l'animateur de l'émission à succès - 1,8 million de téléspectateurs en moyenne - après avoir traité le député d'«abruti», de «bouffon» et de «tocard». Les deux hommes ont annoncé qu'ils déposeraient plainte l'un contre l'autre.

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A l'Assemblée, Sarah Legrain a déploré que les médias acquis par Vincent Bolloré subissent un «grand ménage à chaque acquisition» avec des «émissions supprimées», des «couvertures imposées» et des «départs massifs de journalistes». «Bouygues», «Niel», «Drahi», «Bernard Arnault»... «Ce qui permet à ces quelques hommes de se sentir totalement chez eux au pays de l'information, c'est l'hyper-concentration. Ils sont seulement neuf à détenir 90% de nos médias», a lancé la députée insoumise.

Elle a appelé le gouvernement à soutenir un texte de son groupe qui entend limiter l'accès d'un actionnaire de contrôle au capital de médias, et d'interdire toute prise de contrôle de plus de 20% du capital. La proposition est inscrite à l'agenda de l'Assemblée le 24 novembre, mais pourrait ne pas avoir le temps d'être examinée.

«Elle aboutirait nous semble-t-il à un résultat contraire à son objectif», lui a rétorqué Olivier Véran. «Un rapport de l'inspection générale montre qu'il ne faut pas empêcher les chefs d'entreprises de participer à l'acquisition de médias de manière à accentuer la diversité. Votre loi va plutôt dans l'autre sens», a-t-il avancé, rappelant la volonté d'Emmanuel Macron de lancer des «états généraux du droit à l'information». «Le sujet du pluralisme mérite une concertation, une réflexion approfondie. Croyez-en la volonté du gouvernement de la faire aboutir», a-t-il conclu.

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