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Deux amoureuses de la littérature créent My Fair Book, une plateforme pour éviter le pilon aux récents invendus et mieux les exposer à de potentiels lecteurs.

Imaginez 700 000 arbres détruits chaque année pour rien. Car les 140 millions de livres neufs qu’ils ont servis à imprimer ne se sont pas vendus. Soit presque un livre sur quatre publiés en France. Saisies par cette aberration économique et écologique, Julie Rovero et Patricia Farnier ont créé la plateforme My Fair Book pour y remédier à leur façon. « Nous utilisons cette plateforme pour prolonger la vie des livres qui méritent d’être mis en avant et qui n’ont pas pu suffisamment l’être », assure Patricia Farnier. « Nous voulons éviter le pilon à ces ouvrages qui font partie des 45 000 titres qui sortent chaque année, sachant que 1 000 d’entre eux captent 20 % du marché ».

L’usage veut que trois mois après leur parution, les libraires retournent aux éditeurs les invendus. Restent des piles de livres. Soit ils sont envoyés directement au pilon, ce qui n’impose pas de surcoût à l’éditeur, soit ils sont triés et cela leur coûte de l’argent. My Fair Book pioche dans ce rebut des ouvrages avec l’aide d’un comité de lecture composé de dix personnes : libraires, journalistes, anciens bibliothécaires, grands lecteurs ou étudiants en édition.

« Nous proposons une sélection hors piste, avec un côté prescription de pépites dénichées que l’on souhaite mettre en avant en les présentant. On veut pousser cette curation et on propose même du conseil personnalisé en fonction des goûts des acheteurs », explique Patricia Farnier. « C’est de l’économie circulaire », renchérit Julie Rovero.

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Le prix des livres est le même que sur la Fnac ou Amazon, qui captent 80 % de l’e-commerce, ce dernier représentant 21 % des ventes de livres. Une quarantaine de livres sont mis en avant, principalement de la fiction mais aussi des beaux livres parus entre 2006 et 2021. La start-up bénéficie de parrains de choix : Amélie Nothomb, Stéphanie Costes et Olivier Bourdeaut, l’auteur de En attendant Bojangles. Patricia Farnier, l’ex-trésorière de Culture et bibliothèque pour tous, et Julie Rovero, ex-éditrice de presse rêvent de vendre 10 000 exemplaires d’ici un an et s’attellent déjà mettre en relation les éditeurs avec des associations, pour faciliter le don.

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