Après plusieurs mois d'absence pour soigner la récidive d'un cancer du genou, Matthieu Lartot fait son retour à l'antenne à l'occasion de la Coupe du monde de rugby, dont France 2 diffuse 10 matchs. Nous l'avons rencontré en janvier.

Le 11 janvier, TF1 annonçait céder dix matchs de la Coupe du monde de rugby à France Télévisions. De quoi réjouir Matthieu Lartot, figure des sports du groupe public. Ce commentateur aguerri de rugby (il a peut-être 500 ou 600 matchs à son compteur) vivra, à partir de septembre, sa cinquième compétition internationale de ballon ovale. Présentateur de l’iconique émission Stade 2, aujourd’hui diffusée sur France 3 le dimanche soir, il entame son vingtième Tournoi des VI Nations, dans un contexte où le XV de France, mené par le capitaine Antoine Dupont, peut prétendre aux deux titres. « Quand on commente, on ne cherche pas à raconter d’histoire. On ne sait pas celle qui va arriver, elle est singulière à chaque fois. Ce que j’aime le plus dans cet exercice, c’est que l’on est sur un fil », développe celui qui, pour l’aborder, prépare avant chaque match, à la main, une fiche informative détaillée sur les joueurs.

Aux côtés de l’ex-international Dimitri Yachvili, qui décrypte les règles du jeu et les gestes techniques, il se concentre sur la narration et le rythme du match Et se dit « privilégié de retranscrire pour les téléspectateurs » ce qui se passe dans ces « enceintes mythiques » que sont les stades de Twickenham ou de Cardiff. Une mission réalisée pendant des années aux côtés de Fabien Galthié, actuel sélectionneur de l’Équipe de France, avec lequel il a aussi coécrit sa biographie. « Pendant quatorze ans, je l’ai vu plus que mon épouse… Au-delà, je connais sa vision du rugby, sa méthode de travail, cela m’aide à comprendre plus vite où il veut emmener cette équipe », témoigne-t-il.

Diffusion surprise et résilience

Une année faste, donc, pour celui qui, au départ, ne visait pas cette carrière. « Le rugby m’a sauvé la vie », raconte-t-il. Fils de rugbyman, joueur lui-même depuis ses 5 ans, il est un jour blessé lors d’un match. « Grâce à ma blessure, on m’a diagnostiqué une tumeur au genou, que l’on aurait peut-être sinon découverte trop tard ». S’ensuivent des complications et une hospitalisation de deux ans, à l’issue de laquelle il passe son bac en candidat libre. Ne pouvant plus prétendre à devenir joueur professionnel, il se tourne, résilient, vers son autre passion, le journalisme. Début de formation en école, stage d’observation à France Télévisions : là, il est repéré par Christian Prudhomme, aujourd’hui patron du Tour de France, qui lui offre la possibilité de faire ses preuves, tout comme le commentateur Pierre Salviac. « Il m’a demandé un résumé de match, qui ne devait pas passer à l’antenne. En rentrant dans mon appartement d’étudiant, j’allume la télé et je me vois, surprise totale ».

La machine est lancée. D'autres réalisations lui seront demandées. Il ne quittera plus cet univers. Depuis lors, il a couvert, outre le rugby, les JO, Roland-Garros… et une palette de disciplines à Stade 2, entouré d’une équipe d’une quarantaine de personnes, avec qui il entame une nouvelle année sportivement prometteuse.

Parcours

1979. Naissance à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
1996. Subit une double opération.
À partir de 2000. Se forme à l’ISCPA Paris puis au CFPJ, entre en stage aux sports à France Télévisions et couvre les JO de Sydney.
2004. Est recruté chez France Télévisions.
2017. Présente Stade 2 pour la première fois, seize ans après sa première apparition dans l’émission.
2023. Va vivre son vingtième Tournoi des VI Nations et sa cinquième Coupe du monde de rugby.