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Le groupe n’a pas su convaincre les opérateurs financiers, du fait d’un recul du résultat net, lié notamment à Salto, et d’une conjoncture publicitaire maussade. Rodolphe Belmer en a été nommé PDG ce mardi 13 février.

Le titre du groupe TF1 a affiché une baisse de près de 4% à la Bourse de Paris en fin de séance, à un peu plus de 7,20 euros, après la publication de ses résultats financiers de 2022. Le groupe, dont Rodolphe Belmer est désormais le PDG, a enregistré un résultat net en recul de 21,8% en 2022, à 176 millions d'euros, incluant notamment la perte de 46,1 millions d’euros liée à Salto – dont le groupe possède un tiers du capital - et à sa liquidation à venir. Le chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 2,5077 milliards d'euros en 2022, en hausse 3,3% sur un an. Le chiffre d'affaires publicitaire s'établit pour sa part à 1,668 milliards d'euros, en repli de 1,5%, après la cession du pôle de médias en ligne Unify.

Pour ce qui est du résultat opérationnel courant, il atteint 316,2 millions d'euros, en baisse de 27 millions d'euros sur un an mais en hausse de 2,5 millions d'euros sans prise en compte du crédit d'impôt attribué en 2021 au titre du Covid. Le taux de marge opérationnelle courante du groupe est de 12,6% contre 14,1%, un an plus tôt.

« ligne événementielle, familiale et sérialisée »

Ces résultats ont aussi été l’occasion pour le nouveau PDG de mettre en avant ses ambitions stratégiques. Tout d’abord, Rodolphe Belmer entend répliquer dans le non linéaire gratuit (replay et AVOD sur MyTF1) le leadership acquis dans le linéaire. Il compte s’appuyer pour cela sur une « ligne événementielle, familiale et sérialisée », à la fois à travers de grandes marques de divertissement comme Koh Lanta et des fictions-événements en prime time. Il constate d’ailleurs qu’un succès en diffusion broadcast, comme HPI ou Les Combattantes, s’accompagne souvent d’une réussite sur le non linéaire.

Il compte renforcer sa position sur le marché de vidéo digitale alors même que les grandes plateformes ralentissent leur croissance, les annonceurs et leurs agences préférant de plus en plus des deals de gré à gré dans des emplacements sécurisés en termes de programmes et de données (RGPD) à de la programmatique. A noter que le chiffres d’affaires de MyTF1 s’élève en 2022 à 90,3 millions d’euros, en progression de 16,8%. Cette plateforme reste la plus à même de consolider l’attrait du groupe auprès des cibles jeunes (15-24 ans et 15-34 ans).

1 milliard d'euros dans les programmes

Soucieux d’accélérer le développement de TF1, Rodolphe Belmer n’envisage pas pour autant de sacrifier sa rentabilité. Il affiche un objectif d’« optimisation opérationnelle » des métiers principaux du groupe mais continue de vouloir dépenser autour d’un milliard d’euros dans les programmes (987 millions en 2022), sans oublier les retransmissions sportives (la Coupe du monde de foot, où la France est arrivée en finale, a été jugées satisfaisante en termes de recettes même s’il se refuse à dire si elle a été rentable).

Par ailleurs, Newen, qui a atteint une taille critique au niveau européen avec l’acquisition de Rise Films (Royaume-Uni) et Anagram (Suède et Norvège), selon le PDG, a généré 428 millions d'euros de recettes, en hausse de 27,5% sur un an, et 47,2 millions de résultat opérationnel courant (+22,3%). L’activité de Newen Studios a assuré en 2022 des productions de prestige comme Liaison pour Apple TV+ et Marie-Antoinette pour Canal+. Le groupe devra continuer son développement de façon organique.

Le groupe ajoute que dans un contexte concurrentiel accru, notamment dans l’info, , il « maintient son leadership sur les cibles commerciales », avec une part d’audience de 33,6% chez les FRDA [femmes responsables des achats] en 2022.

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