Médias

Le magazine d’information emblématique de M6 fête ses 30 ans. Retour sur l’évolution d’une marque aujourd’hui bien installée à la télévision.

Elle fait partie de ces émissions qui traversent les années, comme Capital (lancée sur M6 en 1988), Envoyé spécial (France 2, 1990) voire Sept à huit (TF1, 2000). Créée en 1993 par Patrick de Carolis, Zone interdite fête cette année ses 30 ans. « Une marque capitale, un marqueur très fort de la chaîne », souligne Guillaume Charles, directeur général des programmes de M6, lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion, le 8 mars. Diffusé le dimanche soir en alternance avec Capital, axé économie, le magazine, ciblant les 25-35 ans, se penche sur les sujets de société. Les deux émissions ont été regardées par 2,2 millions de téléspectateurs en moyenne en 2022. Dès la création de Zone interdite, « l’ambition était de montrer un regard novateur sur la société ainsi que des zones d’ombre qu’on ne voulait pas toujours regarder », rappelle Ophélie Meunier, sa présentatrice depuis 2016, qui revendique même une dimension « d’utilité publique » de l’émission. « Elle avait été la première à parler de sécurité routière et à faire réagir le président Jacques Chirac », poursuit la journaliste. Le numéro des 30 ans, diffusé le 26 mars, portera sur 50 ans de révolution dans les rapports hommes-femmes.

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« L’émission est née de trois exigences de Nicolas de Tavernost et Thomas Valentin : créer un magazine de grands reportages de société, en contre-programmation - le dimanche soir, il y a trente ans, était réservé aux films - et en direct », explique Patrick de Carolis. « Sa force réside aussi dans sa capacité à s’adapter et à se renouveler », note Ophélie Meunier, septième visage de l’émission après notamment Anne-Sophie Lapix ou Mélissa Theuriau. C’est vrai d’abord dans le choix des sujets, avec cette idée « d’être précurseur, de sentir ce qui va peut-être devenir un phénomène » de société, résume Patrick de Carolis. Si l’ambition n’a pas bougé, les sujets qui font débat, si. Un adolescent transgenre est récemment venu témoigner dans l’émission. C’est vrai ensuite dans les formats et les dispositifs. S’il demeure dans la case du dimanche soir, Zone interdite est une vitrine pour toute la chaîne. Mensuel et en direct au démarrage, aujourd’hui bimensuel et en différé, le programme a popularisé le format de 90 minutes. Objectif : privilégier le temps long pour le travail d’investigation. C’est vrai aussi dans la façon de fabriquer. Longtemps réalisé en interne, le magazine s’appuie sur C Productions, filiale de production de M6.

Côté mediaplanning, Marlène Auvieux, directrice TV de Repeat Groupe, rappelle que Zone interdite sert l’image des marques dans le parrainage. « Nous n’achetons plus vraiment des programmes mais des volumes de GRP. En sponsoring, l’émission reste une valeur sûre car elle est stable dans ses audiences, comme Capital », relate-t-elle. L’experte note d’ailleurs qu’une certaine « crainte », qui existait auparavant chez les annonceurs, a disparu depuis que l’émission a fait évoluer son traitement de l’actualité et présente des sujets potentiellement moins explosifs et plus légers, dans l’air du temps. Du moins est-ce perçu ainsi. « Être présent sur de gros prime times est intéressant. Elle fait partie des émissions qui génèrent de la notoriété. Elle a su vieillir en restant moderne », observe-t-elle.

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