L'événement, qui vise à associer les Français à une réflexion sur l'information à lère numérique, se prolongera jusqu'à l'été 2024.
« S'assurer que les plateformes mettent en place des dispositifs structurels pour la fiabilité de l'information», « obtenir que les société technologiques et les annonceurs contribuent efficacement au financement du journalisme », « garantir l'indépendance de l'information dans les médias privés et publics », « moderniser les règles applicables en matière de pluralisme et de concentration des médias », « renforcer la fonction sociale du journalisme et protéger le droit au secret des sources », « renforcer les protections contre les ingérences et les manipulations étrangères »... Le comité d'organisation des Etats généraux de l'information a fait connaître ses dix priorités, mardi 3 octobre, à l'occasion du lancement de l'événement devant la presse,
Les Etats généraux de l'information (EGI), qui dureront jusque l'été 2024, espèrent mobiliser le grand public sur ses questions rendues brûlantes par l'actualité sans toutefois l'inviter à s'exprimer sur le traitement éditorial de l'information. Un budget de 2,9 millions d'euros est prévu pour organiser des événements dans toute la France et financer des études d'opinion, mais aucune campagne de publicité n'est envisagée. Les EGI aboutiront à des propositions de modifications législatives ainsi qu'à des recommandations au secteur. Les Français sont appelés à faire des propositions lors d'une consultation en ligne ouverte jusqu'au 12 novembre, accessible via le site etats-generaux-information.fr. Les professionnels peuvent envoyer des propositions écrites. Des auditions seront organisées.
Groupes de travail
Les groupes de travail, qui vont se constituer, sont présidés par Pascal Ruffenach (« citoyenneté, information et démocratie »), Sébatien Soriano (« espace informationnel et innovation technologique »), Christopher Baldelli (« avenir des médias d'information et du journalisme » sur les politiques publiques, les modèles économiques viables, la régulation de la publicité sur internet, le contrôle des concentrations et des contenus), Isabelle Falque-Pierrotin (« Etat et régulation ») et Arancha Gonzalez (« souveraineté et lutte contre les ingérences étrangères »).
Malgré un périmètre très vaste, les Etats généraux doivent déboucher sur « des propositions concrètes » pour « garantir le droit à l'information à l'heure numérique », a espéré Christophe Deloire, délégué général de leur comité de pilotage indépendant. « Nous proposerons » mais ce sera « au pouvoir politique de décider », a renchéri le président du comité, Bruno Lasserre, de la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs). La traduction pourrait être une refonte de la loi sur la presse de 1881 ou sur l'audiovisuel de 1986.
Syndicats méfiants
Pour cela, le comité entend donner la « priorité à la participation citoyenne », montée en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), selon Christophe Deloire, par ailleurs secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Intéresser le grand public semble toutefois être une gageure, d'une part car ces questions sont techniques et de l'autre car la perte de confiance dans les médias est une tendance de fond des dernières années.
Dans un communiqué commun, quatre syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT et FO) ont toutefois dit « craindre que ces États généraux ne se résument qu'à une nouvelle opération de communication », en exigeant d'y être associés. Une déléguée du SNJ a regretté publiquement que le mot « journaliste » soit absent des dix priorités (même si le mot « journalisme » est bien présent).
Selon un sondage Harris Interactive réalisé auprès de 2.000 personnes et dévoilé par le comité de pilotage, 43% des Français disent avoir des difficultés à trouver une information fiable.