Justice

Taha Bouhafs obtient un procès contre le candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour pour « injure ».

Eric Zemmour ainsi que la chaîne Cnews seront jugés à Paris pour « injure publique » après une plainte du journaliste Taha Bouhafs contre le candidat à la présidentielle qui l’avait qualifié de « militant indigéniste » et « militant islamiste » fin 2020, a appris l’AFP ce 22 mars de source proche du dossier.

Le journaliste de 24 ans avait porté plainte avec constitution de partie civile fin février 2021 à Paris, ce qui permet de manière quasi-automatique d’obtenir un procès. Il reprochait à Eric Zemmour ces propos le 30 novembre 2020 sur Cnews : « Monsieur Bouhafs qui s’appelle journaliste et qui est en fait militant […]. Vous allez pas me dire que lui n’est pas un militant, un militant indigéniste, un militant islamiste ».

Une juge d’instruction parisienne a signé mercredi l’ordonnance renvoyant Eric Zemmour, ainsi que Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, directeur de la publication de Cnews, en procès pour « injure publique » et complicité de celle-ci. L’audience se tiendra à une date indéterminée, mais sans aucun doute après l’élection présidentielle. « Ces insultes font parti d’une campagne de dénigrement et de criminalisation des militants antiracistes. J’espère que la justice sera intraitable avec ce délinquant multirécidiviste, le laxisme doit cesser », a réagi Taha Bouhafs auprès de l’AFP.

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« Pour Cnews comme pour Zemmour, il n’y a pas trop de différence entre un arabe et un islamiste. Chaque parole injurieuse visant un journaliste doit être combattue sur les terrains judiciaires, médiatiques et politiques », a réagi son avocat, Me Arié Alimi. Eric Zemmour, un temps pilier de la chaîne d’info CNews, a été condamné à plusieurs reprises par des tribunaux au pénal, dont la dernière fois en janvier 2022 pour « provocation à la haine » pour des propos sur les mineurs migrants isolés. Il a fait appel de ce jugement.

Il a aussi été définitivement condamné à deux reprises pour « provocation à la haine », pour des propos de 2010 et 2016. En quoi qualifier Taha Bouhafs de « militant indigéniste » et « militant islamiste » serait « injurieux ? », demande Me Olivier Baratelli, avocat de Cnews. La chaîne d’informations en continu « considère qu’elle n’a absolument rien à se reprocher et que cette plainte est véritablement insensée, infondée, inconsistante et immature », d’après lui. Sollicité par l’AFP, le camp Zemmour n’avait pas réagi mardi après-midi.

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