Le 86e prix Albert Londres, récompense la plus prestigieuse du journalisme francophone, a été décerné, le 4 décembre, à la journaliste du Monde Lorraine de Foucher pour son travail sur les violences sexistes et sexuelles, dont ses enquêtes sur les viols de Mazan.
« Elle s'attaque à des sujets trop longtemps tus dans notre société : violences faites aux femmes, jeunes en déshérence », et les traite « avec curiosité, style et respect », a salué le jury du prix Albert Londres, mercredi 4 décembre à Paris au centre Georges-Pompidou. La journaliste du Monde Lorraine de Foucher s'est distinguée de par ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et les victimes de l'industrie du porno.
Composé d'anciens lauréats, le jury avait renoncé à contrecoeur à remettre les prix 2024 à Beyrouth, en raison il y a deux mois de la guerre ouverte au Liban entre Israël et le Hezbollah. La cérémonie s'est donc tenue mercredi à Paris.
Outre la catégorie reine, presse écrite, le 40e prix de l'audiovisuel a été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film « Philippines: les petits forçats de l'or » (diffusé sur Arte), sur le travail d'enfants exploités dangereusement. Le 8e prix du livre a couronné Martin Untersinger pour « Espionner, mentir, détruire » (Editions Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.
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Albert Londres (1884-1932) est le père du grand reportage moderne. La récompense portant son nom avait été décernée pour la première fois en 1933, et était allée à un certain Emile Condroyer pour ses reportages dans le quotidien Le Journal. Le prix du reportage audiovisuel a été créé en 1985 et celui du meilleur « livre d'enquête et de reportage » en 2017. Les lauréats reçoivent chacun 5.000 euros.
Pour rappel, les candidats au prix Albert Londres doivent être francophones et avoir moins de 41 ans. La carte de presse n'est pas obligatoire pour concourir au prix, ouvert à tous les genres de presse (économique, politique, sportive, culturelle...). Les journalistes peuvent se présenter à titre individuel: il n'est pas nécessaire d'être recommandé par un journal, un diffuseur, une société de production ou un éditeur.