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Le journal quotidien vieux de 58 ans a tiré son dernier numéro, vendredi 29 avril, après son placement en liquidation judiciaire. La quarantaine de salariés espèrent trouver un repreneur.

« Au revoir » : c'est avec cet appel de Une sobre que La Dépêche de Tahiti a tiré sa révérence, vendredi 29 avril, à l'occasion de son 18 666ème et dernier numéro. Le quotidien de Polynésie française parraissait depuis 1964. Le journal avait été placé la veille en liquidation judiciaire, tout comme les autres titres du même groupe, Média Polynésie : l'hebdomadaire de programmes télévisés Tiki Mag, le magazine féminin Fenua Orama et la revue spécialisée dans l'habitiat Maison du Fenua.

« On est tous tristes, on savait que ça allait arriver et on croise tous les doigts pour que le plus grand journal de Polynésie ne ferme pas définitivement et qu'un repreneur se manifeste et si c'est le cas, on est tous prêts à relancer la machine », a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef de La Dépêche de Tahiti, Bertrand Prévost.

Le groupe Média Polynésie avait été racheté en en 2014 par Dominique Auroy. Cet homme d'affaires avait aussitôt fermé Les Nouvelles, l'autre quotidien du groupe, fondé en 1957 et connu pour ses articles sans concessions. La Dépêche de Tahiti était un journal plus populaire, qui misait sur la proximité et était distribué dans les cinq archipels de Polynésie française. « Une concurrence très vive, hors de tout raisonnement économique, s'est mise en place depuis plusieurs années », écrit Dominique Auroy dans un éditorial publié dans le dernier numéro. Selon lui, la crise économique liée au Covid a provoqué une baisse importante des ressources.

Procès et dettes

Mais les difficultés du groupe étaient antérieures : il avait accumulé les procès et les dettes, notamment auprès d'anciens employés licenciés. L'entreprise avait été expulsée de son siège l'an dernier après plusieurs années de loyers impayés. La Dépêche de Tahiti avait peiné à prendre le virage du numérique, face à Tahiti-Infos, un quotidien papier issu du web.Depuis quelques années, La Dépêche de Tahiti était même imprimée par son concurrent. Mais les Polynésiens restaient attachés au quotidien historique, au point que La Dépêche était devenue synonyme de journal.

La quarantaine d'employés espère un repreneur, qui ne s'est pas manifesté. Un espoir partagé par Dominique Auroy, qui se dit, dans son éditorial, « persuadé que, tel le phénix dans la mythologie grecque, le journal La Dépêche de Tahiti renaîtra rapidement ».

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