Cahier transition

Les étudiants du collectif Pour un réveil écologique ont négocié avec Médiatransports pour afficher une synthèse du rapport du Giec dans le métro parisien. Retour sur un joli coup.

Après le groupe d’étudiants d’AgroParisTech qui appelaient à bifurquer des carrières promises dans l’agro-industrie en mai, c’est une diplômée d’HEC qui a dénoncé les entreprises polluantes lors de la cérémonie de remise des diplômes début juin. Cette révolte des transfuges des grandes écoles face aux enjeux environnementaux était déjà à l’origine du Manifeste étudiant pour un réveil écologique, qui a réuni 30 000 signatures il y a trois ans. Le collectif Pour un réveil écologique est né de ce mouvement et continue depuis d’interpeler le monde du travail et de l’enseignement supérieur sur l’urgence climatique.

« Beaucoup de jeunes s’écartent d’emplois bien payés qui ne prennent pas en compte ces enjeux, et les formations sont encore insuffisantes, souligne Théo Miloche, responsable communication de l’association. Les étudiants d’AgroParisTech proposent la désertion, nous pensons qu’il est possible de transformer le système mais nos positions se complètent. On a besoin que le sujet existe dans le débat public. » L’association a pris l’habitude d’utiliser LinkedIn pour publier ses messages percutants, comme le calendrier de l’avent du greenwashing. Elle compte plus de 100 000 abonnés sur le réseau professionnel.

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Son plus joli coup de com a eu lieu à la mi-mai lorsqu’elle a affiché une campagne de publicité en 4×3 dans le métro parisien sur le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Pendant une semaine, dans 108 stations, l’affiche présentait un QR code qui renvoyait à une synthèse du rapport relue par deux de ses coauteurs, Céline Guivarch et Chistophe Cassou. « Les rapports du Giec sont difficiles d’accès, nous en avons fait une synthèse en dix points et nous avons cherché le moyen de la diffuser davantage, explique Théo Miloche. Au départ, nous avons publié un photomontage sur nos réseaux sociaux, qui a attiré l’attention de Médiatransports. » La régie publicitaire du groupe Publicis, qui travaille avec la RATP, a offert des espaces pour cette opération correspondant à l’un de ses engagements RSE : « mettre l’innovation et la puissance du média au service d’initiatives associatives ou durables ».

Quelques ajustements graphiques ont été nécessaires pour répondre aux spécifications techniques de l’affichage 4×3 et le QR code a été préféré à la reproduction des dix points difficiles à lire sur un quai de métro. En une semaine de campagne, le collectif a dépassé ses objectifs avec plus de 7 000 scans du QR code, une dizaine de retombées dans la presse et une visibilité accrue pour la cause. S’il n’a pas réussi à emmener l’affiche au Festival de Cannes, il espère la diffuser dans d’autres villes de France où les déplacements en voiture sont souvent préférés aux transports en commun. En attendant, les étudiants et jeunes diplômés de Pour un réveil écologique continuent leur travail d’éducation, notamment avec la parution récente d’un rapport sur la transformation des pouvoirs publics.

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