Le billet d’Amaury de Rochegonde

[Billet] Les deux minutes de silence que se sont imposées la totalité des chaînes françaises le 19 septembre, jour des funérailles d'Elizabeth II, a de quoi surprendre dans un pays républicain comme la France.

On connaissait le silence radio, moins le silence télé sur des chaînes toujours promptes à commenter la moindre image ou à débattre en plateau. Or, le silence de deux minutes que se sont imposées dans leur totalité les chaînes françaises qui suivaient à Westminster les funérailles d’Elizabeth II, le 19 septembre, avait quelque chose de vertigineux. Ainsi donc, c’était possible : suspendre le vol du temps comme pour mieux mesurer l’étirement d’un règne. Une telle unanimité laisse toutefois songeur. Pourquoi dans une France républicaine respecter à ce point un protocole imposé par Buckingham ? Hommage de la nation à la souveraine défunte ? Sans doute. Mais Caroline Hick, responsable de l’actualité internationale à la RTBF, a pointé aussi sur Franceinfo « le tempo imposé par les Britanniques autour de ce décès » qui « nous prend énormément de temps » et occupe « beaucoup de place dans nos conduites ». Résultat : « On se trouve obligé de suivre le programme dicté par Buckingham duquel il faut pouvoir se détacher ». Les restrictions imposées par le palais allaient même jusqu’à « interdire de montrer le chagrin visible de la famille royale ». Quant à la BBC, rappelait Vanessa Burggraf, directrice de France 24, elle se réservait la retransmission de la cérémonie sur ses réseaux sociaux, « alors qu’il ne s’agit pas d’un événement commercial ». Décidemment, le silence est d’or.

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