Canal + met un terme à sa campagne d'Italie

En cédant Telepiù à Rupert Murdoch pour 1,5 milliard d'euros, Jean-Marie Messier a préféré la logique à court terme de l'actionnaire à la stratégie à long terme du patron de médias. Selon VU, Telepiù ne représente, avec 1,5 million d'abonnés,« que 10 % de la base d'abonnés européenne de Canal + mais contribue aux deux tiers de ses pertes cash »(374 ME). Sa cession vise à redonner confiance aux marchés financiers tout en contribuant au désendettement de VU. Un accord avec News Corp. lève la procédure judiciaire de Stream contre Telepiù - après l'abandon du projet de fusion -, tandis que Canal + renoncerait à ses poursuites contre NDS, cette filiale de Murdoch accusée de favoriser le piratage de ses cartes à puce.

Xavier Couture, le PDG de Canal + qui vient de nommer à ses côtés Michel Denisot en tant que DGA, se retrouve donc à la tête d'un groupe au périmètre modifié. Le départ de Bibiane Godfroid, qui avait la haute main sur toutes les télévisions en Europe, traduit le changement majeur que vit le groupe. Il intervient en pleine retraite italienne et alors que Murdoch parvient à son rêve de s'imposer seul sur la péninsule. Ce dernier demande désormais aux autorités antitrusts locales d'agréer son rachat aux mêmes conditions que pour la fusion voulue hier par Jean-Marie Messier. Au risque de lui disputer, demain, avec BskyB, le leadership de la télévision à péage en Europe.