Plan social avant revente pour Gisi

La nouvelle a douché les salariés de Groupe Industrie Service Info (Gisi). Pour atteindre des ratios de rentabilité à deux chiffres, les propriétaires de cette filiale du groupe de presse professionnelle Aprovia (l'ex-CEP), les fonds d'investissements Cinven, Carlyle Group et Apax Partners prévoient de se séparer de 25 % des salariés de l'entreprise, soit quelque quatre-vingt-dix personnes.« C'est trop, beaucoup trop,estime Jean-Pierre Vernay, délégué syndical SNJ-CGT.Lorsqu'on enlève le moteur et les quatre roues, je ne vois pas comment le véhicule pourrait encore fonctionner. »Les négociations sont en cours.

Pour le groupe, cette démarche se situe dans la perspective d'une revente de Gisi en 2007. L'éditeur deL'Usine nouvelleet deLSAa dégagé en 2004 un excédent brut d'exploitation de 2,3 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 59 millions d'euros. Insuffisant pour ses nouveaux actionnaires, qui entendent multiplier cette rentabilité par quatre ou cinq d'ici à deux ans.« Peut-on gérer de petits mensuels spécialisés avec le même système que des hebdomadaires aussi importants queL'Usine nouvelle ou LSA?,justifie le PDG d'Aprovia et de Gisi, Philippe Santini.Le principe d'organisation de Gisi ne correspondait plus à son environnement économique. »

Regroupements

Le nouveau groupe comptera quatre entités : Gisi Industries (L'Usine nouvelleetIndustrie et techniques), Gisi Services (LSA,L'Argus de l'assurance), Gisi spécialistes (L'Écho touristique,Néo-Restauration) et Gisi Bedouk (salons et tourisme d'affaires). Pour accoucher de ces pôles, le cabinet de consultants AT Kearney a planché sur les potentiels, les synergies possibles et l'optimisation de la productivité des salariés. Même si Philippe Santini s'en défend, cette nouvelle organisation a déjà un avantage : préparer la vente du groupe par appartements.