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Recomposition dans le paysage gay
07/06/2007 - par Delphine Le GoffLe magazine Têtu change de formule dans un contexte morose pour les médias communautaires homosexuels.
La seule chose qui ne change pas, c'est le beau garçon torse nu en couverture. « Ces unes font l'identité de Têtu, on nous reconnaît en kiosques grâce à ça », explique le rédacteur en chef du titre, Thomas Doustaly. Le magazine, qui change de formule, veut adopter des angles plus sociétaux, avec des sujets comme « SDF, squatteurs : à la rencontre des homos exclus » ou « Sommes-nous génétiquement homos ? ». « Notre diffusion [44 034 ex. France payée, DSH] s'est stabilisée. Il s'agit maintenant de fidéliser un lectorat plus jeune », explique Thomas Doustaly. Le titre n'est pas rentable, mais Pierre Bergé, ancien patron d'Yves Saint Laurent, qui finance à fonds perdus le magazine, insiste : « Têtu n'est pas ma danseuse. Je ne comprendrais pas qu'il n'arrive pas à l'équilibre même si j'ai les moyens de le soutenir. » Le titre entend désormais développer sa marque, via une refonte de son site tetu.com (145 907 visiteurs uniques par mois). « Nous voulons augmenter notre diffusion et trouver des produits dérivés », annonce Pierre Bergé.
Un public sceptique
Le tout intervient dans un contexte morose pour les médias gays. Le salon Rainbow Attitude a tourné court, et Pink TV, soutenue également par Pierre Bergé, connaît des jours sombres. On y refuse purement et simplement de s'exprimer : « Nous sommes en attente : notre recapitalisation est bloquée », explique-t-on au sein de la chaîne gay. Après des débuts en fanfare, à l'automne 2004, lors d'une fête ultraglamour au Palais de Tokyo, Pink TV, qui compte TF1 et M6 parmi ses actionnaires, n'a pas séduit le public gay, qui n'est pas prêt à débourser 9 euros pour un contenu jugé trop pauvre. Aujourd'hui, comptant seulement 70 000 abonnés, la chaîne cherche à réunir un million d'euros pour survivre. Une offre payante a été développée sur le porno et est devenue un robinet à feuilletons. L'esprit communautaire ne suffit pas.