La Commission européenne a annoncé son feu vert au rachat par Meta de la start-up américaine Kustomer. Elle est spécialisée dans la gestion de la relation clients. Bruxelles avait ouvert une enquête préliminaire sur ce projet le 18 mai, puis une enquête approfondie le 2 août, soucieuse de l’impact des rachats de strat-up par les géants du numérique. Les autorités craignaient notamment que Meta puisse adopter des stratégies de verrouillage à l'égard de société spécialisée dans la relation client, concurrents de Kustomer, en les empêchant d'utiliser certains canaux comme Messager, Whatsapp, ou en en dégrandant les conditions d’utilisation. Mais la Commission européenne affirme avoir obtenu des
concessions du groupe. «Les engagements proposés par Meta garantissent que ses concurrents continueront d'avoir un accès libre et comparable à ses importants canaux de messagerie», a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué. Meta s'est même engagé à protéger l'accès des concurrents à ces services pour une durée de 10 ans. En outre, la société de Mark Zuckerberg a mis en place «un mécanisme de résolution des litiges» qui pourra être invoqué par des tiers. Un porte-parole de Meta s’est «réjoui» de cette décision, «cela montre» que l'opération «créera un plus grand choix» sur le marché, a-t-il ajouté.
Question de données
Bruxelles s'inquiétait aussi d'un renforcement de Meta «sur le marché de l'affichage publicitaire en ligne». Les nouvelles données first party acquises risquaient de lui donner un avantage trop important dans le ciblage publicitaire, alors que le groupe dispose déjà d'un immense stock d'informations sur les consommateurs. Sur ce dernier point, l'enquête s'est révélée rassurante, concluant que ces données supplémentaires «n'auraient pas une incidence négative significative sur la concurrence entre fournisseurs de services d'affichage publicitaire en ligne».