Croissance

Malgré la crise, les levées de fonds ont été pléthoriques en 2021. Au total, les start-up tricolores ont récolté plus de 10 milliards de dollars. La France compte désormais 23 licornes (start-up valorisées à plus d’1 milliard de dollars) !

Sorare, 580 millions d’euros

Secteur : NFT

Fondée en décembre 2018 par Nicolas Julia, Sorare est un jeu de « Fantasy Football » dont le concept est de permettre aux fans de collectionner des cartes de joueurs de football en version numérique, de composer une équipe et de gagner des prix en fonction de leurs performances dans le monde réel. La start-up fonctionne sur le réseau blockchain Ethereum qui sécurise la propriété et permet l’échange de cartes. L’offre de cartes est limitée. Elles ne peuvent pas être modifiées, dupliquées ou supprimées. En septembre 2021, Sorare révèle la plus grosse levée de fonds de la French Tech en recueillant 580 millions d’euros (680 millions de dollars) lors d’un tour de table de série B mené par Softbank, les fonds Atomico, Bessemer Ventures, D1 Capital, Eurazeo, IVP et Liontree, rejoignant ainsi ses investisseurs historiques que sont Benchmark, Accel et Partech. Des investisseurs comme les footballeurs Antoine Griezmann, Gerard Piqué, Rio Ferdinand, Oliver Bierhoff et César Azpilicueta, ainsi que les entrepreneurs Alexis Ohanian et Gary Vaynerchuk ont également participé à la levée de fonds. Avec une valorisation de 4,3 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros), l’entreprise parisienne ne cache pas son ambition « de créer le premier groupe au monde de divertissement dans l’univers du sport ». Sorare revendique plus de 250 000 joueurs actifs, dont entre 30 000 et 40 000 qui possèdent une carte de joueur sous forme de NFT, c’est-à-dire dont la rareté est garantie.

Mirakl, 473 millions d’euros

Secteur : E-commerce

L’éditeur de logiciels, créé en 2012 par Philippe Corrot et Adrien Nussenbaum, est spécialisé dans les places de marchés en ligne, qui permettent aux distributeurs de proposer une offre pléthorique à leurs clients sans avoir à gérer les stocks, en agrégeant des vendeurs tiers. En 2020 déjà, la start-up avait annoncé avoir réalisé une année « assez exceptionnelle », avec un volume d’affaires sur les places de marché de ses clients (Gross Merchandise Value, indicateur de référence de l’activité des places de marché en ligne) de 3,1 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros environ). En septembre 2021, Mirakl annonce la clôture d’une levée de fonds de 555 millions de dollars, soit 473 millions d’euros, qui valorise l’entreprise à quelque 3,5 milliards de dollars (3 milliards d’euros), auprès de prestigieux investisseurs comme le californien Silver Lake. La jeune pousse, qui avait déjà levé 300 millions de dollars en septembre 2020, revendiquait alors « la cinquième plus importante » levée de fonds « pour une entreprise du secteur des logiciels (saas) en Europe », et la plus importante en France dans ce secteur. Avec ces fonds, Mirakl a entrepris cette année le recrutement de 350 développeurs pour travailler sur l’intelligence artificielle, ou de déployer de nouvelles fonctionnalités comme le dropshipping, qui consiste à mettre en vente un produit que l’on n’a pas encore en stock mais que l’on obtient auprès d’un fournisseur.

Contentsquare, 408 millions d’euros

Secteur : Web analytics

Le spécialiste français de l’analyse du fonctionnement des sites web et applications Contentsquare est né à l’origine d’un projet d’étudiant transformé en start-up en 2012 par Jonathan Cherki, diplômé de l’école de commerce Essec. L’entreprise vend des outils logiciels permettant d’analyser les comportements d’un internaute sur un site ou une application donnée (mouvements de la souris ou du doigt sur l’écran, temps passé sur une page, déplacement à l’intérieur du site…). En mai 2021, Contentsquare (800 salariés, dont 350 en France) annonce avoir levé 500 millions de dollars (408 millions d’euros), une opération record à l’époque. Cette opération menée par l’investisseur japonais Softbank donne à Contentsquare, dont le siège est à New York, une valorisation de 2,8 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Les investisseurs historiques de la société ont tous remis au pot, dont le fonds d’investissement français Eurazeo et Bpifrance, et les fonds américains KKR et Blackrock. Contentsquare avait déjà levé 173 millions d’euros en 2020, et le cumul de ses levées de fonds atteint désormais 661 millions d’euros.

Dataiku, 337 millions d’euros

Secteur : Intelligence artificielle

La licorne américaine d’origine française Dataiku, qui fournit à de grandes entreprises des outils d’intelligence artificielle, a été créée en 2013 par Florian Douetteau et compte Google dans son capital. Avec sa plateforme et son offre de solutions et de services, Dataiku entend systématiser l’usage de la data et de l’IA dans les entreprises avec l’objectif de rendre leurs collaborateurs, leurs équipes et leurs organisations plus efficaces et plus innovantes au quotidien. Sa plateforme permet à chaque employé, peu importe son rôle, d’accéder à de telles technologies. En août dernier, Dataiku a annoncé un tour de table en série E de 400 millions de dollars qui valorise la société à 4,6 milliards de dollars. Une levée de fonds menée par Tiger Global avec la participation des investisseurs existants Iconiq Growth, CapitalG, FirstMark Capital, Battery Ventures, Snowflake Ventures et Dawn Capital. Ainsi que de nouveaux investisseurs : Insight Partners, Eurazeo, Lightrock et le CEO de Datadog Olivier Pomel.

Ledger, 312 millions d’euros

Secteur : Cryptomonnaies

La pépite Ledger, spécialisée dans la sécurisation des cryptoactifs, numéro un mondial des portefeuilles numériques sécurisés, a été fondée en en 2014 par le fondateur de La Maison du bitcoin, Pascal Gauthier, un autodidacte français de 45 ans. Ledger, qui affirme sécuriser environ 15 % de tous les actifs de cryptomonnaies comme le bitcoin dans le monde, propose notamment une clé USB physique pour sécuriser ces actifs dématérialisés. Juin dernier, la fintech obtient un financement de 380 millions de dollars, soit 312 millions d’euros en série C, portant sa valorisation à plus de 1,5 milliard de dollars. Un tour de table qui a réuni les investisseurs existants (parmi lesquels Samsung, Draper Dragon, Boost VC, XAnge, Korelya Capital, Cathay Innovation), ainsi que de nouveaux venus, dont Financière Agache, l’un des instruments financiers de Groupe Arnault.

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