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L'avènement de la réalité virtuelle dans notre quotidien est de moins en moins virtuel : témoin la photo récente prise au Mobile World Congress, qui marque un changement de paradigme.

C’était l’une de nos convictions, 2016 sera l’année de la réalité virtuelle (VR). Après l’effervescence, c’est désormais une évidence, la VR est une réalité. 

Des fabricants déjà prêts

De nombreuses et enthousiasmantes annonces avaient marqué les deux dernières années. Le hardware, c’est-à-dire les casques qui la rendent possible, seront finalement distribués aux consommateurs dans le courant de cette année. C’est le géant coréen Samsung qui, comme souvent lorsqu’il s’agit d’électronique grand public, est le premier à déclencher l’offensive marketing. Son produit, le Samsung VR, est déjà disponible en précommande et des spots TV diffusés aux heures de grande écoute en font actuellement la promotion.

Pionnier historique du marché, Facebook, avec son Oculus, n’est pas en reste. Sa technologie est embarquée dans le produit Samsung, et son propre casque, le Rift, est aussi disponible en précommande pour une livraison estimée en juillet.

Un autre acteur majeur, Sony et son Playstation VR. Le casque devrait lui aussi être disponible très prochainement à la précommande (mi-mars). Tout comme celui du fabricant HTC. De son côté, Google prépare une mise à jour significative de son célèbre Google Cardboard.

Un événement dans l’événement

Il s’avère que l’édition 2016 du Mobile World Congress, qui a eu lieu en février dernier à Barcelone, a été un véritable marqueur dans la jeune histoire de la réalité virtuelle. La raison ? Un cliché pris lors de la conférence Samsung, sur lequel Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, évolue, sourire aux lèvres, dans une salle occupée par une centaine de journalistes tous équipés d’un casque de réalité virtuelle. Certains d’entre eux ne réalisaient sans doute même pas la présence physique du jeune milliardaire dans la salle.  

Une photo historique?

Cette publication a provoqué une véritable prise de conscience de la part de la presse mais aussi d’une partie du grand public. Son contenu interpelle. Il est à l’image de la comparaison des deux clichés pris à huit ans d’intervalle sur la place Saint-Pierre à l’occasion de la mort de Jean-Paul II et de l’élection du pape François. Entre les deux prises de vues un constat flagrant; la pénétration des smartphones dans nos sociétés. Sur le plus ancien cliché, seul un téléphone mobile est présent, alors que, sur le second, il est difficile d’identifier un membre du public sans smartphone à la main. On connaît la suite de l’histoire… 

Si le public assistait hier à une élection d’un pape au travers d’un mobile, il est certain que ce même public pourra très prochainement assister à cette même scène, sans se déplacer, directement à l’aide d’un casque de réalité virtuelle.

Une évangélisation nécessaire

La perception par les consommateurs de cette technologie est la dernière barrière à franchir. Et ce n’est pas la plus simple.

Notre culture commune a en effet largement été impactée par la science-fiction, qui nous fait envisager le pire en matière de technologie. A l’image des robots ou encore de l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle génère une fascination négative et crée un rejet quasi mécanique de la part des consommateurs. Le fait que l’ambassadeur numéro un de cette technologie soit Mark Zuckerberg n’arrange rien à l’histoire. Contrairement à d’autres entrepreneurs emblématiques tel Elon Musk ou feu Steve Jobs, le fondateur de Facebook ne brille pas par ses qualités de communicant. Il a donc peu de chance d’emporter l’adhésion des médias, et encore moins celle du public.

La publication de ce cliché est symptomatique. Repris par l’ensemble de la presse mondiale, il est utilisé pour illustrer les dérives d’une société digitale, dénuée de tout humanité. Un «futur selon Facebook» dénigré et qui ne fait en aucun cas la promotion de l’usage ou du champ des possibles.

Et pourtant, inutile de s’inquiéter, c’est toujours l’usage que l’on fait d’une technologie qui compte et non la technologie elle-même. Un marteau peut servir à planter des clous tout comme à blesser quelqu’un. Devons-nous pour cela avoir peur et refuser d’utiliser le marteau? Vous avez la réponse.

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