Il y a un côté pile et un côté face dans l’absorption annoncée d'Havas par Vivendi. Côté pile, la possibilité de rivaliser avec les acteurs globaux en adossant un groupe de publicité très international à un autre groupe mondialisé – notamment avec Universal Music et Canal+ – qui ambitionne de devenir le «Netflix européen». Havas peut amener sa créativité, sa très fine connaissance du consommateur et sa maîtrise de la data au visionnage d’œuvres ou de biens culturels, qui dépendent de plus en plus des algorithmes de recommandation sur des plateformes. Vivendi, de son côté, pourra  apporter ses talents et son savoir-faire dans la création et la distribution de contenus. Côté face, le risque existe qu’émerge un mastodonte recréant l'Havas d’antan, avec des intérêts convergents entre ses budgets publicitaires et ses audiences. «La résurrection d'un groupe dominant publicité et médias nationaux serait le retour vers l'obscurantisme pour le marché. Les grands annonceurs vont vite s'en émouvoir», fustigeait Pierre Conte, qui dirige WPP en France, dans Stratégies en avril 2016. Invest Securities a déjà mis en garde contre «des conflits d’intérêt potentiels». Vivendi devra s’employer à lever ces doutes.

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