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La simple observation du jeu des acteurs dans cette affaire et du ton très vite acerbe, voire violent, à fleurets non mouchetés, révèle une animosité entre les hommes qui a des racines profondes. Structurellement il s'agit de la lutte entre New Money et Old Money.
Au niveau des dirigeants eux mêmes, la lutte oppose d'un côté un capitaine d'industrie venu au luxe après une réussite dans l'immobilier, visionnaire (il a créé le premier groupe mondial de luxe) et qui sait attendre pour arriver toujours à ses fins, lâchant rarement prise (Gucci fut l' exception) et de l'autre, un dirigeant issu d'une grande famille du luxe, qui représente en réalité un système de valeurs radicalement opposé à celui des deux fleurons de LVMH : L Vuitton et Dior. Ces deux marques sont portées par le glamour, les feux de la rampe, le strass et incarnent ce que l'on doit appeler un luxe à très haut niveau d'exteriorisation sociale. Hermès, artisan du luxe est une marque introvertie qui de ce fait parle à ceux qui ne courent plus après le statut. Ils l'ont déjà.

Mais l'opposition est plus profonde que celle des hommes : ce sont deux business modèles de développement du luxe .
LVMH repose sur la gestion du portefeuille de risques : toutes ses marques ne sont pas rentables. Il faut donc compenser les pertes de celles ci par des profits remarquables chez d'autres. Or Hermès est la plus rentable des marques de luxe. De plus Hermès représente un luxe qui fait défaut au portefeuille LVMH. A l'inverse Hermès est le prototype de l'entreprise familiale de luxe qui a le temps devant elle, qui met la réputation et la qualité avant toute considération. Son développement est systématique, lent et progressif. Mais les résultats sont là. C'est la marque qui a le mieux tiré parti de la crise économique.

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