Il était un parfait inconnu au début de l'année, mais l'hebdomadaire américain Time vient d'en faire l'une des cent personnalités les plus influentes de la planète. Wael Ghonim, trente ans, directeur marketing de Google au Moyen-Orient, est devenu le visage du mouvement d'opposition qui a renversé Hosni Moubarak en Égypte.

Après avoir passé douze jours aux mains des services de sécurité égyptiens, il a révélé qu'il était l'administrateur, jusqu'ici anonyme, de la page Facebook «Nous sommes tous Khaled Saïd» (du nom d'un jeune homme battu à mort par la police), qui a fédéré la révolution dans son pays et fait souffler, par les réseaux sociaux, un vent nouveau dans les pays arabes.

Dans notre monde interconnecté où les frontières du temps et de l'espace ont été abolies par la technologie, l'influence n'est plus seulement au sommet: Larry Page, le PDG de Google, n'est plus le seul représentant de la firme sur la liste de Time.

L'influence a aussi quitté la sphère politico-économique. A cet égard, il est symptomatique que ce soit Mohamed El Baradei, homme politique égyptien et figure classique de la diplomatie internationale (il a notamment été le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique), qui rende hommage à Wael Ghonim dans Time: notre héros, écrit-il, «incarne la jeunesse qui constitue la majorité de la société égyptienne, un jeune homme qui a excellé et est devenu un cadre de Google, mais, comme beaucoup de sa génération, est resté apolitique en raison de la perte de l'espoir que les choses pourraient changer dans une société imprégnée pendant des décennies par une culture de la peur.»

Passage de témoin? Wael Ghonim a indiqué samedi dernier – sur Twitter – qu'il allait prendre un congé sabbatique et créer une ONG luttant contre la pauvreté et pour l'éducation.

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