Dominique Strauss-Kahn, menotté, mine sombre, pardessus noir, encadré par deux policiers américains. Cette photographie, réalisée dimanche 15 mai à la sortie d'un commissariat de New York, a fait le tour du monde. C'est la première image forte de «l'affaire Strauss-Kahn». Elle lui donne spectaculairement corps. C'est aussi un objet de communication, une image à charge mise en scène par la police de New York. Elle ne paraîtra pas dans ce numéro de Stratégies, loi Guigou sur la présomption d'innocence oblige.

 

À cette première image s'en sont ajoutées d'autres, prises lundi 16 mai dans un tribunal de New York lors de la première audience à l'issue de laquelle le directeur général du Fonds monétaire international a été maintenu en détention provisoire. L'une de celles-ci est en couverture de Stratégies cette semaine. Dans la bataille juridique et de communication qui est engagée, d'autres suivront.

 

Dominique Strauss-Kahn nie les faits qui lui sont reprochés par la justice américaine: agression sexuelle, tentative de viol et séquestration sur la personne d'une femme de chambre du Sofitel de Times Square. Il plaide non coupable. Stratégies n'a pas vocation à enquêter sur des affaires criminelles. Le rôle de ce journal est d'analyser et de décrypter des sujets de communication. «L'affaire Strauss-Kahn» en est un (lire page 10).

 

Elle précipite des êtres humains et des institutions dans une crise inouïe. Crise pour Dominique Strauss-Kahn et sa famille, sa victime supposée, le FMI, le Parti socialiste. Crise aussi pour la presse française accusée d'avoir, dans sa majorité, tu une relation peut-être pathologique de Dominique Strauss-Kahn aux femmes pour protéger un puissant. Ce n'est pas le volet le moins lourd de conséquences sur l'opinion des citoyens vis-à-vis des «élites».

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