C'est une mission assez délicate que Maurice Lévy et Jean-Yves Naouri, le président de Publicis Groupe et son dauphin quasiment désigné, ont confié à Arthur Sadoun, le jeune (bientôt 40 ans) et entreprenant directeur général de Publicis Worldwide. L'objectif est double: d'une part, faire monter le niveau général du produit créatif maison et rééquilibrer le poids des différentes zones géographiques (le tropisme français et européen est une évidence); d'autre part, briller davantage dans les palmarès internationaux, à commencer par les Lions de Cannes.

Une double mission pimentée par une double temporalité: la première demandera du temps, plusieurs années sans doute; la deuxième doit produire des résultats rapidement. Au risque du grand écart.

Pour mener à bien cette mission dont la finalité est de consolider et développer le portefeuille de clientèle de Publicis dans le monde, Arthur Sadoun a modifié son organisation: d'un directeur de la création unique, Olivier Altmann, chargé de superviser tout Publicis Worldwide tout en assumant sa responsabilité première de patron créatif de Publicis Conseil, le réseau publicitaire est passé à un mode opératoire collégial avec un «creative board», où siègent le Français Olivier Altmann, l'Australien Craig Davis, l'Américain Kevin Roddy et le Belge Erik Vervroegen, avec lequel Arthur Sadoun a formé un efficace duo chez TBWA Paris dans la première partie des années 2000 (lire pages 30 et 31).

Remarqué pour sa capacité à frapper vite et fort, Arthur Sadoun est un homme pressé, davantage habitué jusqu'à maintenant aux réussites qu'aux échecs. Des résultats encourageants ont déjà été enregistrés: Publicis Conseil fut l'an dernier la première agence française classée au Gunn Report, la compilation mondiale des récompenses créatives. Une première pierre posée par Olivier Altmann. Pour la suite, rendez-vous en juin sur la Croisette.

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