La semaine dernière, l'une des principales responsables de Facebook dans le monde, Carolyn Everson, était à Paris. Au menu, rencontre avec quelques médias - dont Stratégies - et conférence devant des acteurs du marché publicitaire (lire page 8). La démarche n'est pas exceptionnelle, mais le contexte lui confère un caractère particulier. Car Facebook doit aujourd'hui se battre sur deux fronts.

 

Le premier est celui de l'opinion publique. Dans l'esprit des consommateurs-citoyens, Facebook est devenu une pieuvre envahissante. Ses dirigeants le savent, qui multiplient les gages comme la récente annonce de la suspension de l'outil de reconnaissance faciale de Facebook dans l'Union européenne et de l'effacement des données collectées sur les profils de ses utilisateurs.

 

Las! Quelques jours plus tard, on apprenait, lundi 24 septembre, que des messages privés s'affichaient par erreur sur les profils publics de certains utilisateurs. Sans que la réalité d'un bug technique et que la responsabilité de Facebook soient établies, l'information a pris des proportions incroyables, attisant les craintes sur le respect de la vie privée et suscitant l'ire du gouvernement. Facebook, matière inflammable!

 

Le deuxième front est celui des professionnels, agences et annonceurs. Non seulement Facebook est de plus en plus perçu comme une créature orwellienne, mais des doutes sérieux se font jour quant à son inefficacité. «Le marché» attend des preuves, pas seulement des gages. Pour une entreprise dont le modèle économique repose sur la publicité, voilà qui fait désordre.

 

Le cours de l'action Facebook à New York, qui se traîne depuis son introduction en Bourse en mai dernier, reflète cette double difficulté. La fusée Facebook a décollé très vite - trop vite, sans doute. Sa trajectoire inquiète sérieusement désormais. Un syndrome Frankenstein?

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