«Un événement mondial» (François Hollande). «Un accord historique dans l'intérêt du peuple français» (Éric Schmidt, Google). «Une première mondiale (...). Le premier pas d'un géant de l'Internet vers les éditeurs et une nouvelle forme de collaboration» (Nathalie Collin, Association de la presse d'information politique et générale).

Les déclarations ronflantes qui ont accompagné la signature, vendredi 1er février, de l'accord entre les éditeurs français et Google sous l'égide des pouvoirs publics ne doivent pas masquer l'essentiel: on peine à comprendre en quoi un accord commercial - dont les détails sont tenus secrets - assorti d'un guichet de financement de 60 millions d'euros règle le problème de la presse française et peut l'aider à basculer dans le «nouveau monde».

 

Pour l'Elysée, il «dessine un modèle de partenariat efficace et porteur d'avenir dans le monde de l'économie numérique». «Va-t-il servir de modèle ou de référence? Nous le verrons, mais il y a forcément une alliance à nouer entre les producteurs de contenus et les diffuseurs, c'est ce que nous avons été capables d'illustrer aujourd'hui», est-il ajouté.

 

Alliance ou marché de dupes? L'exécutif peut à nouveau mettre en avant une méthode aboutissant à privilégier le contrat par rapport à la loi, après l'accord entre les partenaires sociaux sur la «flexi-sécurité».

 

Reste que le principal bénéficiaire de ce compromis est Google, dont la position paradigmatique est quasiment officialisée. Ses dirigeants ne voulaient en aucun cas d'une loi qui, instaurant un droit voisin au bénéfice des producteurs de contenus, aurait créé un précédent.

 

Par «Google Lex», faut-il comprendre que Google dicte sa loi?

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