A peine le dernier numéro de Stratégies avant la coupure estivale venait-il de paraître que, le 28 juillet, Maurice Lévy et John Wren dévoilaient le projet de fusion entre Publicis et Omnicom. Not fair... Du coup, pour ce numéro de rentrée, la rédaction, bénéficiant d'un involontaire mais peut-être salutaire recul, revient sur cette opération peu ordinaire (lire page 8).

Martin Sorrell, le PDG de WPP, le répète depuis des années: l'industrie publicitaire n'est pas assez concentrée. Nous y voilà. Le nouveau «Publicis Omnicom Group», quand il verra concrètement le jour, sera le plus gros. La taille est-elle un argument? Oui, répondent les futurs mariés. D'autres disent au contraire miser sur l'agilité quand les ailes de géant du futur numéro un l'empêcheraient de marcher...

Mais le véritable enjeu pour Maurice Lévy et John Wren est plutôt celui de l'intégration des deux groupes, de leurs filiales, de leurs managers, de leurs clients. Le chantier s'annonce colossal et l'on se gardera ici de tout procès d'intention. Les faits parleront.

Une remarque cependant. On se rappelle l'insistance de Maurice Lévy à souligner la «francité» de Publicis Groupe - avec un «e», et «Viva la différence!» - dans une industrie mondialisée, c'est-à-dire sous domination anglo-saxonne. Le futur «chairman» de Publicis Omnicom Group le redisait encore au mois de janvier devant l'Académie des sciences morales et politiques.

Une page va donc se tourner qui verra, à moyen terme, Maurice Lévy parachever brillamment son «œuvre» et régler sa succession au passage, John Wren devenir le patron «exécutif» d'un futur groupe immatriculé aux Pays-Bas, dont le directeur financier et le symbole boursier seront ceux d'Omnicom. Une certaine «différence».

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