Editorial
Le blocage de la publicité sur internet est un réel problème pour les marques. Et il n'est pas prêt d'être résolu.

Il faut voir les choses en face: en dépit du plus élémentaire bon sens, la publicité sur les sites web demeure le plus souvent moche et dérangeante. Quoi de plus agaçant que ces formats s'imposant à l'ouverture d'une page ou surgissant sur l'écran d'un ordinateur ou d'un smartphone, et qu'il est souvent difficile d'éviter?

A la télévision, si la publicité me déplaît, je zappe; dans les magazines, je passe directement à la page 20 ou 30 (de plus en plus rarement…); dans le métro, je me replonge dans mon livre ou mon journal. Sur le Net, rien de plus simple, me direz-vous: un logiciel de blocage des publicités, et le tour est joué. Sauf que je n'en ai jamais téléchargé et je n'ai pas l'intention de le faire.

Pourquoi? Tout simplement parce que c'est prendre le problème à l'envers. Bloquer les publicités sur internet, c'est enclencher un cercle pas vertueux du tout, et même doublement vicieux.

C'est ainsi, la majorité des sites sont financés par la publicité et les internautes ne sont pas prêts à payer; bloquer la publicité, c'est tirer le tapis sous les pieds des éditeurs. Mais il y a pire: un business de l'«ad-blocking» est en train de se développer comme le montre notre enquête. Un marché gris avec des intervenants aux pratiques plus que douteuses. C'est l'objet de notre enquête cette semaine.

 

La seule solution qui vaille est de s'en sortir par le haut: tout mettre en œuvre pour que la publicité sur le web soit plaisante et aimable. Ce sera la seule façon d'enclencher un cercle vertueux. La balle est dans le camp des éditeurs de sites, des régies, des agences, comme l'a exprimé récemment David Lacombled, le président de l'IAB France dans Stratégies. Elle l'est plus encore dans celui des marques.

 

Olivier Mongeau, rédacteur en chef

@omongeau

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