Le billet

On a eu droit au «à très vite», au ringardissime «belle journée», à l’adjectif «brillant» dévoyé chaque jour un peu plus, la pauvre «bienveillance» saignée à blanc par les cyniques… Mais il y aurait aussi beaucoup à dire sur les émojis, ponctuation adoucissante des mails lénifiants. En matière de ceux que les plus vieux appellent les «smileys» ou les «émoticônes», c’est comme pour tout : il y a des modes. Et la mode, en ce moment, c’est ce que j’appellerais l’émoji «Namasté». Deux mains jointes en prière, ou en «geste de salutation typique de la culture bouddhiste, que l’on retrouve en Inde («Namasté») ou en Thaïlande (le «waï»)», explique-on sur les autoroutes de l’information. Peu à peu, les réseaux sociaux se sont mués en ashram 2.0. C’est que l’émoji «Namasté» est en général utilisé en guide de remerciement… Mais il peut aussi servir à supplier ou implorer son interlocuteur - souvent pour obtenir quelque chose. Une chose est sûre, dans la grande hyperbolisation généralisée du langage de notre XXIe siècle, un simple «merci» ne suffit plus… Bouddha aurait-il aimé les émojis ? «Ne te fie pas aveuglément aux paroles d’autrui, fût-il le Bouddha», prévenait-il en tout cas. 

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