Édito

C’est une lutte à mort entre deux logiques ! D’un côté, l’égoïsme irrépressible vers lequel nous poussent les réseaux sociaux, où chacun est devenu avant tout son propre média. Et du coup a une seule obsession : écrire son storytelling. Pour apparaître sous son meilleur profil, il faut agrémenter son compte de selfies - bien-sûr -, mais aussi relater ses réussites professionnelles et personnelles. Dans ce kit complet pour briller en ligne, le nec plus ultra est de pouvoir mettre en avant une interview ou un portrait de soi réalisé par un média sérieux et un journaliste. Comme si ce label apposé par un média à l’ancienne était l’auréole professionnelle ultime.

De l’autre côté, il y a une œuvre collective. Un média ne peut être que le fruit d’un travail en commun : une rédaction, des journalistes aux points de vue différents, des informations qui ne servent pas un intérêt personnel… Ce récit collectif correspond aussi à un modèle où l’information a un prix.  

Or depuis le début des élections municipales, ce conflit est monté d’un cran : les candidats de tous bords n’hésitent pas à publier intégralement les articles – payants - où ils sont interviewés sur leur compte Twitter ou Linkedin. Une démarche totalement décomplexée. Heureusement, depuis quelques mois, des sentinelles de la presse payante montent aussi au front : Sandrine Thomas (La Montagne), Olivier Biscaye (Midi Libre), Cyril Petit (Le JDD, France inter)… Tous dénoncent ces PDF ou captures d’écrans qui tuent la presse à petit feu. Alors entrez aussi en résistance et rejoignez ce mouvement !

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